Allemagne, année 1

La concurrence est grande en matière d’art contemporain et la maison Ketterer Kunst cherche depuis 5 ans à s'imposer dans ce domaine. Premier moyen pour cela, la constitution de catalogues en ligne particulièrement complets. Alors que Christie's ou Sotheby's obligent les amateurs à jongler à la recherche des œuvres qui les intéressent, Ketterer fournit un outil simple et complet de présentation des lots. Second moyen, exploiter un atout majeur, le dynamisme artistique de Berlin. Ainsi, quand Ketterer présente sa vente annuelle Classiques contemporains, Perspective 45/01, elle investit la symbolique Dresdner Bank qui donne sur la porte de Brandenburg et propose un ensemble de 250 lots particulièrement axés sur la création germanique.

On y trouve des peintures abstraites de Fritz Winter, une Composition de clous tournoyant incrustés dans une toile monochrome sur bois d’Uecker, des dessins de Beuys comme le Sondage dans le système circulatoire d’un élan, les figures aux formes géométriques d’Antes, Mars 63 de Thieler ou l’importante Peinture abstraite de Richter qui pourrait atteindre 120.000 DM. Les autres nationalités ne sont pas pour autant absentes de la vente puisqu’on retrouve, par exemple, Parménide, un portfolio de Serge Poliakoff inspiré par les dialogues de Platon, une accumulation d’Arman, une Composition en bleu, noir et brun de Soulages ou la Peinture au marteau et aux clous de Yoko Ono. Avec de tels lots, Ketterer espère sans doute autant de succès que le 29 septembre avec sa vente hambourgeoise d’art graphique du 20e siècle. Un dessin à l’encre de Kubin, Le baiser, y a en effet atteint 101.000 DM alors qu’il était estimé à 12.000 / 15.000 DM.