Start, un nouveau départ

STRASBOURG. La malédiction frappant, depuis toujours, les foires d’art provinciales toucherait-elle à sa fin ? Oui, si l’on en croit le succès de celle de Strasbourg, qui vient de s’achever. Certes, les prix pratiqués étaient en très grande majorité modestes et les artistes méconnus omniprésents. Si le célèbre Guy Peeters (Knokke-le-Zoute) a vendu des multiples de Niki de Saint Phalle à 11 000 €, si Laurent Strouk (Cannes) a atteint, en cinq jours, 160 000 € de chiffre d’affaires, et si Arte e Arte (Bologne) présentait des œuvres de Warhol à 150 000 € pièce, le bruit caractéristique, que fait le papier bulle lorsqu’on emballe une œuvre, s’entendait surtout sur des stands plus inattendus. Ainsi, celui de la galerie Dukan (Marseille), dont le one man show du jeune peintre Barcilon a été pris d’assaut. Plus une seule œuvre à vendre 48 heures avant la fin de la foire, et un carnet de commandes impressionnant. Il est vrai que le premier prix (500 €) facilitait le coup de cœur. Omniprésentes, la peinture, la couleur, la figure ont pris le pas sur la tendance très décorative, abstraite, «matiériste», à connotation minérale, caractéristique des éditions précédentes. Parmi les soixante et onze galeries présentes (dont quarante-trois françaises), les belges, les espagnoles et surtout les italiennes ont présenté des grands formats de qualité. Saban (galerie Ritsch-Fisch), Enjalbert (Les Singuliers), Albertelli et Charlélie (Atelier Art Actuel), Boon (Michel Hanon), mais aussi Pincemin (Trintignan) ou Velickovic (Nicole Buck) ont donné à l’ensemble bien du panache. Une très faible minorité de galeries, toutes présentes pour la première fois, ont peu, voire pas du tout vendu. «Le public strasbourgeois est prudent, mais, une fois convaincu, d’une extraordinaire fidélité», constate le nouveau directeur artistique de l’événement, Olivier Billiard.