Rodin bientôt sur les plages de BahiaAvec plus de 500 000 visiteurs par an, le Musée Rodin de Paris s’efforce de valoriser l’œuvre du sculpteur en France et à l’étranger. Parmi ses projets, l’ouverture d’un nouvel établissement au Brésil.
| Jacques Vilain
© Musée Rodin |
L’histoire
Au 77 rue de Varenne, l’hôtel Biron (1728) cache, derrière sa façade rocaille, l’actel Musée Rodin. Propriété du riche financier Peyrenc de Moras, du maréchal de Biron puis de la duchesse de Béthune-Charost, le bâtiment a vu passer dans ses murs des artistes comme Matisse, Cocteau et servit même de salle de répétition à la danseuse Isadora Duncan. En 1908, Rodin (1840-1917) s’y installe sur les conseils de Rainer Maria Rilke. Amoureux du lieu, il décide de léguer à l’État, en 1916, la totalité de son œuvre en échange de la sauvegarde du lieu et de sa transformation en musée. L’artiste meurt en 1917, l’établissement ouvre le 4 août 1919.
La collection
Avec plus de 7 000 sculptures, 8 000 dessins et 15 000 photographies - dont une grande partie est conservée à Meudon - , la collection du Musée Rodin est l’une des plus riches au monde. Présentées dans des salles qui ont servi d’appartement à l’artiste, les œuvres sculptées - bronzes, marbres ou plâtres - côtoient mobilier d’époque et pièces de sa collection personnelle, comme le portrait du Père Tanguy, de Van Gogh, ou une Femme nue, de Renoir. En regardant par les fenêtres on aperçoit le parc de trois hectares où Rodin se plaisait à positionner ses sculptures antiques. Aujourd’hui, ce sont ses bronzes et ses marbres qui habitent les allées ombragées.
Le point de vue du directeur
Jacques Vilain, directeur du Musée Rodin :
Peut-on reproduire librement des bronzes du sculpteur ? Jacques Vilain. Non, le Musée Rodin est le seul ayant-droit qui puisse tirer des éditions originales en bronze. Évidemment, nous sommes limités à douze tirages, conformément à la loi, ce qui explique que certaines œuvres soient déjà épuisées. C’est le cas des Bourgeois de Calais, du Penseur ou du Balzac. Selon la volonté de Rodin, ces pièces sont vendues à des collectionneurs ou à des institutions pour permettre à l’établissement de vivre sans l’aide de l’État et de conserver ainsi son statut d’établissement public.
Des nouveautés ?
J. V. Parmi les principales préoccupations du musée figure la diffusion de l’œuvre de Rodin à l’étranger. Pour donner tout son éclat à l’axe franco-allemand et célébrer le traité de l’Élysée, le gouvernement français a décidé de prêter le Penseur à la ville de Berlin. La sculpture a pris place devant la porte de Brandebourg jusqu’au 16 mars prochain.
Qu’en est-il du projet de musée au Brésil ?
J. V. C’est la première fois que nous aurons un musée-frère. Lorsque les autorités nationales nous ont contacté en novembre 2001 pour nous parler du projet d’ouverture d’un nouveau Musée Rodin à Bahia, nous avons immédiatement été séduits. Il prendra place dans un ancien hôtel particulier du XIXe siècle, le Palais du Commandeur Bernardo Martins Catharino. Les Brésiliens veulent faire de cet établissement un instrument pédagogique. Soixante-deux pièces y seront déposées, parmi lesquelles le plâtre du Penseur et celui du Baiser. L’inauguration devrait avoir lieu le 12 novembre prochain, date de l’anniversaire de naissance de Rodin.
| Stéphanie Magalhaes 06.03.2003 |
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