Les dix ans du livre ancien

PARIS. Si le Groupement interprofessionnel pour la promotion de la presse et de l’édition (GIPPE) se constitue en 1968, la création du premier Marché du livre ancien et d’occasion du Parc Georges-Brassens date de 1987. «À cette époque, il n’y avait rien. Aujourd’hui, les salons sont trop nombreux», explique René Froment, président de l’association. Deux manifestations sont créées successivement dans les années 1990 : la Foire annuelle de Saint-Sulpice et le Salon de la bibliophilie. Ce dernier représente un marché haut de gamme et rassemble, tous les ans, près de soixante-dix exposants français et étrangers. La Salle Soufflot du Carrousel du Louvre se transforme alors en lieu d’exposition de livres reliés, de gravures ou de cartes en tous genres. Les visiteurs peuvent découvrir - tirée de la Chronique de Nuremberg - la mappemonde (1493) de l’humaniste allemand, Schedel, rare représentation du monde sans l’Amérique à avoir conservé ses coloris d’époque. La Nef des Fous expose «La Philosophie d’Amour» (7 000 €) de Léon l’Hébreu - figure importante du judaïsme au XVIe siècle -, exemplaire présentant une reliure à la cire tandis que la galerie Tal présente les 12 tomes illustrés de Cérémonie et coutumes religieuses de tous les peuples du monde (5 500 €) de Bernard Picard en 1807. Comment se porte le marché du livre ? «Plutôt mal. On entre dans une période peu favorable : les Américains ne se déplacent plus et les acheteurs moyens se font de plus en plus rares. En revanche, les marchands arrivent à vendre à bas prix ou, au contraire, à des prix très élevés», répond René Froment. Les 4 000 visiteurs attendus seront-ils au rendez-vous ?