Le Centre fait de la photographie

Depuis quelque temps, le Centre des monuments nationaux cherche à se donner une nouvelle identité et entreprend des actions de nature à renouveler la fréquentation des sites placés sous sa direction. Cela passe par un changement de nom : la précédente appellation, «Caisse Nationale des Monuments Historiques et des Sites», a fait place à cette curieuse abréviation : «Monum». Mais surtout, un dialogue a été instauré entre les monuments et l’art contemporain. Dans ce contexte, le programme “Images au Centre 01” a consisté à passer des commandes à des photographes - ou des artistes utilisant la photographie - sur la région en question, le Centre, et à présenter aux côtés de ces commandes des expositions faisant état de la création ; l’ensemble étant placé sous le thème “Architecture / Paysages”.

C’est ainsi qu’en cet automne, plusieurs châteaux de la Loire, parmi les plus visités comme Chambord, ou de plus modestes comme Fougères-sur-Bièvre, accueillent commandes et expositions constituées à partir de collections publiques : celle du Musée d’Art moderne à Chambord et celle du Fonds national d’Art contemporain à Fougères. Le lien avec la thématique n’est pas toujours d’une rigueur absolue, notamment à Chambord où c’est le trompe-l’œil qui donne sa cohérence au choix des œuvres présentées. En revanche, à Fougères, le parcours proposé par Agnès de Gouvion Saint-Cyr permet au visiteur de traverser des paysages réels et des paysages fictifs, des paysages miniatures et des paysages cosmiques. La commande passée à Thibaut Cuisset sur la région de la Loire et montrée dans ce même château, est convaincante, sensible, et les couleurs subtiles comme celles qu’il a l’habitude de manier. Il y a d’autres lieux placés sous le signe de cette rencontre, notamment Maintenon qui accueille un intéressant projet de Bogdan Konopka ; il y a dans les collections publiques exposées des oeuvres dont on ne soupçonnait pas toujours la présence ; mais il faudrait sans doute revoir, notamment à Chambord et Sully-sur-Loire, le dispositif d’accrochage et son emplacement dans l’espace. Ce programme qui sera reconduit l’année prochaine dans d’autres lieux de la région, sous la direction de Pierre Sanner, méritait toutefois que l’on fasse un peu plus que le signaler, compte tenu de son ambition.