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Politique culturelle

Comment s’exportent les artistes français ?

C’est ce que tente de définir une exposition-bilan sur les séjours à l’étranger.


PARIS. Voilà tout juste dix ans que l’Association française d’action artistique (AFAA) cordonne, avec le soutien du ministère des Affaires étrangères, des programmes de résidence réservés aux artistes français et - depuis peu - africains. De New York à Kyoto, cinq cents créateurs ont pu ainsi séjourner au loin, «non pas voyager pour voyager, mais pour quitter leurs repères, leurs origines», explique Olivier Poivre d’Arvor, directeur de l’AFAA. Pour le faire savoir, il a confié le soin d’une exposition et d’un cycle de débats au jeune commissaire indépendant Stéphane Carrayrou. L’essentiel est ici moins les œuvres - au demeurant intéressantes - des six artistes présentés (Malphettes, Huguet, Solomoukha, Proust, Guilleminot et Cuisset) que la salle de documentation qui les accompagne. On y découvre le travail de tous les autres. Trois thèmes de réflexion articulent les débats, quasi-quotidiens et retranscrits sur internet : «L’usage du monde», «L’envers des villes», «Entre deux langues / Entre deux corps».

Tous à vos dossiers !
Autant de moyens de jouer la carte de la transparence, de prouver l’utilité de l’AFAA et son intégrité ! «Trop peu de gens en ont conscience», souligne Colette Barbier, directrice de l’Espace Ricard, qui abrite l’événement. Tant d’encre a en effet coulé récemment sur le peu d’artistes français défendus à l’étranger (voir le Rapport Quemin commandé par le ministère de la culture) et sur le jeu des relations nécessaires aux artistes pour être soutenus (voir le nombre de fois où le vidéaste Ange Leccia a bénéficié des largesses de l’AFAA)... «On veille à ne pas sélectionner des maniaques de la résidence, désormais», assure le directeur. Le programme permet de distribuer chaque année 540 000 € à une soixantaine de créateurs, choisis parmi six cents, sans limite d’âge. Alors, tous à vos dossiers ! «L’important est moins de présenter un projet, ce que tout le monde peut faire, que d’être motivé», conclut Palmina d’Ascoli, de l’AFAA.


 Françoise Monnin
12.03.2003