Tableaux migrateursCent mille œuvres des collections nationales sont actuellement déplacées sous la surveillance des services de la défense.
| Musée du Louvre, réserves,
février 2003.
© C. Abbad / Musée du Louvre. |
PARIS. Voilà trois semaines presque jour pour jour qu’a été enclenché le plan d’action du ministère de la Culture face aux risques de crue de la Seine. L’opération, dont le budget de 7 à 8 millions € est pris en charge par l’État à hauteur de 5,2 millions €, concerne les établissements culturels nationaux inondables en cas de crue centenale : le Louvre, Orsay, l’Union centrale des arts décoratifs, le Laboratoire de recherche et de restauration des musées de France, l’École des beaux-arts et l’École du Louvre. D’ici au 7 avril, quelque 100 000 œuvres de ces collections auront été déplacées, nécessitant 1200 allers et retours de camions de déménagement. Sans nul doute, le plus important mouvement artistique depuis 1940 !
Cap sur le Nord
À l’époque, on avait acheminé des œuvres vers le sud de la France, pour minimiser les risques de dommages de guerre. Aujourd’hui, prenant la direction opposée, elles rejoignent un site de 10 000 m2, au nord de Paris. Celui-ci a été loué pour deux années, avec une option pour deux années supplémentaires… le temps de trouver une solution de stockage définitive et sûre. Avant de recevoir leur précieux contenu, les locaux ont subi des travaux de mise en conformité, tant du point de vue des contraintes climatiques que de la sécurité. De même, un cloisonnement a permis la définition de «territoires» dévolus à chacun des établissements. Qu’elle soit implantée dans les bâtiments ou à quelques kilomètres de là, une réserve demeure en effet le cœur d’un musée, un lieu de travail et d’étude.
| Céleste Tabar-Nouval 11.03.2003 |
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