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Marché

D’Ispahan à Aubusson

Agora Enchères disperse une collection particulière de textiles d’Orient et d’Occident.


Atelier de la Marche, Bestiaire
fantastique, fin XVIe siècle,
239 x 195 cm, 30 000 / 40 000 €.
© Agora Enchères.
PARIS. La vacation débute avec des tapis orientaux de laine ou de soie comme un Kéchan à décor de branches sur fond blanc et à brodure couleur groseille (12 000 €). Pour leur grande majorité, ces pièces datent de la fin du XIXe siècle ou du début du XXe siècle. Seule entorse à la règle : un tapis qui a valeur de souvenir historique puisqu’il fut tissé à Ispahan pour la famille de Mohammed Reza Pahlavi, le dernier shah d’Iran (40 000 €). Cette vente qui compte une petite centaine de lots est celle d’«une collection parisienne de tapis et de tapisseries de qualité, en parfait état de conservation et récemment nettoyés», résume Aymeric de Villelume, expert en textiles. Elle comporte également d’intéressantes tapisseries européennes. Parmi les plus anciennes figurent deux pièces de la fin du XVIe siècle. L’une, flamande, représente Judith exposant la tête d’Holopherne devant le peuple juif (45 000 €). L’autre, par son association de choux, d’éléphants et de lions est caractéristique des bestiaires fantastiques produits dans les ateliers de la Marche avant qu’ils ne soient élevés au rang de manufacture royale d’Aubusson par Colbert (30 000 €). Il faut d’ailleurs signaler la présence de productions aubussonaises du XIXe siècle. Excédant rarement les deux mètres de côté, ces tapisseries alignant scènes galantes, batailles, verdures ou mille fleurs d’inspiration médiévale sont aujourd’hui recherchées par des collectionneurs. Un engouement qui s’explique sans doute par ces formats plus adaptés aux habitations contemporaines !


 Zoé Blumenfeld
08.03.2003