Gros motsL’espace ouvert par Philippe Villin, ancien directeur général du Figaro, n’hésite pas à jouer la provocation langagière.
| Eric Pougeau, Fils de pute,
2002, plaque mortuaire, marbre,
20 x 30 cm. © Actuellement. |
PARIS. La galerie d’art contemporain Actuellement a ouvert ses portes il y a cinq mois, rue Vieille-du-Temple. Ce lieu de 60m2, tout en longueur, se veut aux antipodes du «trop classique et trop froid White Cube de Londres. Nous détestons l’aspect confidentiel de l’art contemporain. Nous avons donc opté pour un espace généreux, avec une vitrine de plain-pied sur la rue», confie Steven Guermeur, le directeur. Le mécène, c’est Philippe Villin, un financier passionné d’opéra et d’art des années 1930. Pour lui, cette galerie, c’est un loisir, un plaisir. Plaisir coûteux car le budget annuel est de 60 000 €. S’il y fait de fréquentes incursions, il n’entend pas intervenir dans la programmation. La galerie accueille de jeunes artistes contemporains. «Il m’est impossible de défendre un travail si je n’en suis pas tombé amoureux», explique Steven Guermeur. On ne s’embarrasse donc pas ici de soulever des problématiques sociales ou d’établir des liens entre les diverses expositions. Il s’agit simplement de coups de cœur. Ce qui n’exclut pas des propositions dérangeantes, comme celle que peut représenter le travail d’Eric Pougeau. «Son caisson lumineux 666, chiffre du diable, avec le ®, les six plaques mortuaires portant l’inscription FILS DE PUTE, SALOPE, MERDE… et toutes les autres œuvres exposées cherchent à créer un véritable blasphème social. L’insulte est utilisée comme position extrême du langage», décrypte le jeune galeriste de 27 ans. On attend la suite.
| Olivia de Buhren 11.03.2003 |
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