Constable à la merTrois dessins présumés perdus, représentant le navire de Nelson, réapparaissent en ventes publiques.
| John Constable (1776-1837),
Vue du Victory, crayon
sur papier. © Sotheby’s. |
LONDRES. Le 18 avril 1803, alors qu’il se prépare à passer un mois sur une goélette, le Coutts, qui relie Chatham à Deal, John Constable en profite pour voir les navires à quai. Il a la chance d’apercevoir l’un des fleurons de la Marine anglaise, le Victory. Le vaisseau a alors près d’un demi-siècle - sa construction remonte à 1758 - mais il vient d’être remis à neuf. Et son plus haut fait d’armes est encore à venir : la bataille de Trafalgar, le 21 octobre 1805, qui verra dans le même temps l’anéantissement des espoirs français sur mer et la mort de l’amiral Nelson. En quelques heures, Constable produit trois esquisses au crayon. Elles lui serviront en 1806 à réaliser son tableau, aujourd’hui au Victoria & Albert Museum, présentant le grand trois-mâts aux cent douze canons entre deux bateaux français lors de la célèbre bataille. Les dessins, tous de mêmes dimensions (20 x 25,5 cm), qui présentent le Victory sous plusieurs angles, ont longtemps été tenus pour perdus en mer. En effet, le 28 avril, lors d’une tempête aux environs de Gravesend, Constable dut quitter précipitamment le Coutts. L’annonce, il y a quelques mois, de leur découverte, chez une descendante du peintre à Glasgow, a ravi les spécialistes. Modestement évalués à 10 000 ou 15 000 £ pièce, rejoindront-ils le Victoria & Albert Museum ? «Je ne pense pas, explique Guy Peppiatt, l’un des experts de la vente. Le Victoria & Albert Museum possède déjà de nombreux dessins de Constable, qui lui ont été donnés par la fille du peintre. Quant à notre évaluation, elle se base sur la vente d’un dessin similaire il y a une dizaine d’années. Mais il est vrai que la présence du Victory est de nature à pousser les résultats à la hausse…»
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