Axel Vervoordt, antiquaire«Au lieu de collectionner des timbres, j’achetais des antiquités»
L’antiquaire belge revient sur ses premières acquisitions
J’ai commencé à collectionner alors que j’étais enfant. À 7 ou 8 ans, au lieu de réunir des timbres, j’achetais des antiquités avec mon argent de poche. Ces pièces, c’était pour rendre ma chambre plus belle ou pour aider ma mère qui adorait créer des ambiances «cosy» avec des objets simples, authentiques. Dès l’âge de 14 ans, j’allais en Angleterre où je logeais chez des amis de mes parents. Je chinais, je faisais les greniers… Et une fois de retour je vendais les objets à mes parents ainsi qu’à leur proches. Ils étaient ravis et m’en demandaient toujours plus ! Les œuvres que je ne connaissais pas, je les gardais le temps d’en apprendre autant que possible. Je regardais dans des livres pour apprendre le contexte économique et philosophique dans lequel elles avaient été créées. Mais, surtout, j’allais chez des collectionneurs qui me livraient leurs secrets car ils étaient intrigués par ce petit bonhomme qui s’intéressait aux objets d’art ! Ce sont eux qui m’ont le plus appris. Ils m’ont montré ce à quoi il fallait faire attention, les éléments qui permettent de distinguer le faux du vrai…
Suivre son intuition...
À l’époque, j’achetais des tableaux, des porcelaines, des objets un peu spéciaux, inventifs. Ce qui me guidait dans mes choix, c’était l’amour de ce qui est beau et intemporel. Mes parents, qui étaient entourés d’artistes et de musiciens, m’avaient appris à observer sans préjugés, à suivre mon intuition. Juste après avoir vu une exposition sur des mobiles de Tinguely, je me rappelle avoir découvert un coffre du XIVe siècle qui était pour moi une vraie sculpture : une seule clé faisait marcher huit serrures. C’était à la fois artistique et utilitaire. Ce meuble-là, je l’ai toujours ! Et puis, à 21 ans, en 1968, alors que j’étais à l’armée, j’ai eu l’occasion d’acheter un tableau de Magritte, La Mémoire, pour l’équivalent de 2 000 €. Les prix de Magritte ont bien entendu monté et je l’ai revendu avec un bénéfice. Mais j’ai fait cela trop vite et je me suis vraiment senti coupable pour moi-même et vis-à-vis de ceux pour qui je travaillais. À ce moment-là, je me suis dis qu’il me fallait devenir professionnel pour me tenir encore plus au courant !
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