Potage de guerreLa crise irakienne donne toute son actualité aux sanglantes compositions de Michel Potage.
| Michel Potage, Fleurs de
guerre, I, 2000, 195 x 130 cm.
© Galerie Lelia Mordoch. |
L’innoncence n’existe pas pour l’artiste… L’exposition «Flowers of War» («fleurs de guerre») décline à l'envi des pots de fleurs sur de grandes toiles noires ou blanches, griffées de giclées de jets de matière très dense. La guerre - c'est d'actualité - obsède l'artiste. De façon significative, Le Monde diplomatique du mois de mars a choisi ses œuvres pour illustrer son dossier sur l’Irak. Dans l'unique pièce de la galerie, les compositions dénudées et minimalistes, très «graphiques», ressortent d'autant mieux que la couleur, quand elle est présente, éclate comme un obus. Rouges, les fleurs - des taches de sang - chez Michel Potage sont souvent fanées et piquent cruellement du nez, avec en arrière plan, une fenêtre ou un ciel vide. Difficile de croire en ce moment à des lendemains qui chantent. Effectivement, la galeriste Leila Mordoch voit dans ces tableaux et ces beaux dessins dépouillés réalisés en 2000-2003 «des bouquets mis en scène dans un théâtre de la cruauté». Le traitement du sujet, porté au paroxysme du symbolisme, révèle en tout cas la qualité d'un grand artiste, qui à 55 ans, voit sa côte monter en flèche : ses prix ont doublé en deux ans ! Pour un grand format (152 x 169 cm), comme Blues again (2001), il faut compter 19 000 €, un dessin ou une huile sur papier (59 x 59 cm) atteignant 2 400 €. On peut encore se faire plaisir avec de plus petits dessins à 1 000 €.
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