Les quatre marchés du dessinLe marché du dessin est porteur et permet d'aborder, selon ses goûts et ses moyens, toutes les périodes et tous les mouvements. Mais chacun des segments qui le composent a une structure et une évolution très différentes qu'il vaut mieux connaître avant d'acheter.
Le dessin moderne est de loin, avec 57% du chiffre d'affaires et 67% des lots vendus, la principale composante du marché. Son chiffre d'affaires, qui était en progression régulière depuis plusieurs années, est retombé à un niveau voisin de celui de 1998, à 178 millions €. La seconde place revient au dessin XIXe siècle, qui représente 28% du montant des ventes et 24% des lots adjugés. Son chiffre d'affaires est relativement stable, à 85 millions € en 2002, contre 86 l'année précédente.
Le poids des deux autres segments du marché est beaucoup plus modeste. L'art contemporain - 3% du marché et 4% des transactions -, a progressé régulièrement depuis 1997. Le chiffre d'affaires est retombé de 10,2 millions € en 2001 à 8,2 en 2002, mais il est encore au double de son volume d'il y a 5 ans. Celui du dessin ancien, qui avait considérablement monté depuis 2000, a diminué de près de moitié en 2002, passant de 64,9 à 36,7 millions €. Il représente, en 2002, 12% du montant des ventes et 5% du nombre des transactions. Nous sommes là dans des marchés de faible volume où quelques ventes importantes entraînent de grandes différences.
L'évolution des prix
C'est au niveau des prix que les différences d'évolution sont les plus fortes. Pour le dessin moderne, principal élément du marché, les prix sont en retard sur l'indice général du fine art : 100 € investis en 1997 n'en valent que 107 fin 2002. La courbe est pratiquement plate. Mais l'ampleur du marché fait que la hausse de certains sous-secteurs est gommée. Le dessin XIXe siècle fait mieux. Sur les cinq dernières années, les prix sont en hausse régulière : 100 € investis en 1997 en valent 121 fin 2002. L'indice des prix du dessin contemporain est lui en hausse soutenue : 100 € placés en 1997 en valent 168 en 2002. Le dessin ancien fait mieux encore. Les prix ont plus que doublé sur la période : les 100 € placés en 1997 en atteignent 225 en 2002.
La place de chaque pays
Ici, comme pour le reste du marché, les Anglo-Saxons sont en position dominante sur le plan du chiffre d'affaires. C'est pour le dessin moderne que cette prédominance est la moins forte. En 2002, les États-Unis et la Grande-Bretagne font 58% du chiffre d'affaires et 24% des transactions. La France a 13% du marché et réalise 28% des transactions, suivie par l'Allemagne et Hong-Kong. Le dessin XIXe siècle est l'apanage des Anglo-Saxons, avec 76% du chiffre d'affaires pour 42% des transactions. La France a 9% de part de marché et 22% des transactions. Les États-Unis sont le marché d'élection du dessin contemporain, et font près de la moitié des ventes avec 7% des lots, mais ils sont dépassés par la Grande-Bretagne pour le dessin ancien où les deux réunis contrôlent 64% des ventes avec 24% des lots. La France fait là son plus beau score : 22% de part de marché et 33% des transactions.
En fait, dans tous les domaines, le marché français offre beaucoup de possibilités, à des prix moyens abordables. Ces quelques chiffres ne visent qu'à éclairer des choix, où le coup de cœur doit rester l'élément déterminant. À vous de jouer.
| Jacques Dodeman 25.03.2003 |
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