Maastricht maintient le cap

MAASTRICHT. Jeudi 13 mars, en début d’après-midi, le petit monde de The European Fine Art and Antique Fair (TEFAF) semblait fébrile. Il y a un an, l’inauguration était plombée par les inquiétudes des marchands qui devaient prendre la température du marché après le 11 septembre et l’annulation de l’Armory Show. Cette année encore, chacun redoutait un fiasco. Effondrement de la bourse, menaces de guerre… Certains exposants évoquaient l’annulation de rendez-vous pris avec d’importants collectionneurs américains. D’autres soulignaient que l’absence de quelques grands noms pouvait suffire à nuire à l’atmosphère du salon. À 15 heures cependant, la traditionnelle foule se déversait entre les murs de l’entrée, recouverts pour l’occasion de tapis de fleurs fraîchement coupées. Parmi les invités et les quelques «nouveaux» ayant payé leur entrée à prix d’or, on comptait des professionnels - délégués par des musées ou de grandes maisons de ventes - mais aussi des collectionneurs anonymes ou célèbres, comme l’émir du Qatar. À la fin du week-end, près de 25 000 personnes avaient visité les lieux, soit 10% de moins qu’en 2002. Parmi les premières ventes, on annonce trois dessins de Schiele proposés par Richard Nagy. Cet intérêt pour l’expressionnisme allemand s’est confirmé chez Thomas Munich qui a vendu pour 500 000 € d’aquarelles d’Emil Nolde à un seul collectionneur. On signale également la vente de lances de guerre océaniennes par Anthony Meyer, d’un torse de Dionysos en marbre par Royal Athena ou d’une copie enluminée sur vélin de la Vulgate de 1462 sur le stand d’Heribert Tenschert. Et Titia Vellenga, porte-parole de TEFAF, de conclure : «Nous sommes agréablement surpris. Nous pensions que la situation internationale aurait des conséquences plus sévères.