| © J. Sassier / Opale. |
Pierre-Jean Rémy, écrivain«Que ce soit dans Le Christ jaune ou dans d’autres œuvres de Pont-Aven, je trouve à Gauguin une dimension visionnaire.»
Lundi 31 mars. Je suis revenu hier d’un voyage de huit jours en Chine, où s’est réunie pour la sixième fois la commission mixte qui prépare les Années France-Chine, dont je suis président. Elles débutent officiellement en octobre mais seront précédées, dès juin, par une exposition d’art contemporain au Centre Pompidou. L’un des points importants concerne le financement par des partenaires privés. Je dîne d’ailleurs ce soir avec un de nos principaux mécènes. Pour l’Année de la Chine en France (qui précède l’Année de la France en Chine), il s’agit de rassembler environ 2 millions €. Cette recherche est à ce jour plus concluante pour l’exposition sur la peinture traditionnelle, «Les Montagnes sacrées», qui se tiendra au Grand Palais, que pour celle sur la peinture du XXe siècle, qui aura lieu à l’ancien Musée des arts africains et océniens à la Porte dorée.
Mardi 1er avril. J’irai probablement au vernissage «Gauguin» au Musée du Luxembourg. Sur cette période, c’est le peintre qui m’intéresse le plus. Que ce soit dans le Christ jaune ou dans d’autres œuvres de Pont-Aven, je lui trouve une dimension visionnaire. Le soir, je vais voir Les Boréades de Rameau.
Mercredi 2 avril. Je travaille sur un projet qui me tient à cœur, un livre sur les photos de famille en Chine. J’en ai amassées des centaines. Je m’intéresse depuis longtemps à la Chine. En 1963, à ma sortie de l’ENA, j’ai été nommé vice-consul archiviste à Hong-Kong. Puis je suis resté deux ans à Pékin, en tant que deuxième secrétaire d’ambassade. L’un de mes premiers livres - Le Sac du Palais d’été - portait sur la Chine : il a été refusé par tous les éditeurs avant d’être publié par Gallimard et de recevoir le prix Renaudot en 1971… Ce soir, j’irai écouter au théâtre de Mogador Benvenuto Cellini de Berlioz, en version concert. Je vais très souvent à l’opéra, parce que j’en suis passionné mais aussi pour mettre la dernière main au Dictionnaire amoureux de l’opéra que je publie prochainement.
Jeudi 3 avril. Déjeuner à l’Association française d’action artistique à la demande du président Robert Lion. Je rencontre aussi Robert Hossein pour un projet de spectacle sur la Chine. Rendez-vous avec Candida Romero, qui produit un cycle à partir de mes écrits. Elle agrandit mes photos, les habille de papillons ou d’autres objets et les recouvre d’extraits calligraphiés de mes livres… Nous organiserons une exposition en 2004.
Samedi 5 avril. Je pars quelques jours en Provence. Un travail très important m’y attend : la rédaction du discours de réception de François Cheng à l’Académie française, que je prononcerai le 19 juin. Toujours le lien avec la Chine !
Jean-Pierre Angremy, alias Pierre-Jean Rémy, est né en 1937. Romancier, membre de l’Académie française, il a été président de la Bibliothèque nationale de France jusqu’en 2002. Il est actuellement président des Années France-Chine.
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