Marseille, porte d’Afrique

MARSEILLE. Du Gabon au Mexique en passant par le Mali, l’Alaska, la Nouvelle-Calédonie ou l’Indonésie, le visiteur parcourt des terres exotiques sans quitter le Vieux Port. Masques, crânes et statues, usuels ou rituels, y sont répartis sur 680 m2. Le musée a été créé en avril 1992 en rassemblant plusieurs ensembles importants : le legs, en 1978, d’une collection africaine par la famille Guerre ; l’acquisition, en 1990, des crânes d’Henri Gastaut ; la mise en dépôt, la même année, des collections coloniales de la Chambre de commerce et d’industrie de Marseille-Provence. S’ajoutent à cela diverses donations, dont la plus significative a été celle du cinéaste François Reichenbach : trois mille six cents pièces d’art populaire mexicain, qui disposent depuis novembre 2002 d’une salle dédiée. Le MAAOA est installé, avec le Musée d’archéologie méditerranéenne et la Maison de la poésie, dans l’ensemble baroque de la Vieille Charité, dessiné par Puget. Cent mille visiteurs fréquentent les lieux chaque année. «Nous avons assisté depuis un an à une hausse de la fréquentation de 25-30%», explique le directeur, Alain Nicolas. À cause de Reichenbach ou de la fermeture du musée parisien de la Porte Dorée ? Difficile à dire. En revanche, l’institution marseillaise a un ambitieux projet d’exposition pour le printemps 2004, sur les aborigènes d’Australie, qui devrait contribuer à asseoir sa notoriété, d’un budget légèrement inférieur à 1 million €. «Nous y travaillons depuis quatre ans, poursuit Alain Nicolas. Nous aurons des prêts de vingt-trois musées et collections privées à travers le monde, d’Australie, des États-Unis et d’Europe.» Un bémol, cependant : la ville n’a pas encore voté le budget. On suppose qu’elle attend avec curiosité la remise, ces jours-ci, du rapport Clottes-Poitevin sur le Musée national des origines. Chaudement défendu par Jacques Chirac, il serait construit à Marseille. Tout comme le Musée des civilisations de la Méditerranée, qui reprendra le flambeau du Musée des arts et traditions populaires. Abondance de musées sur la Canebière…