À Capranica, la vente du patrimoine de l’antiquaire Franco Fiorillo
| | Un Houdan à l'italienne ?C'est l'ambition de la maison de ventes De Crescenzo qui met aux enchères, près de Rome, le patrimoine de l'antiquaire Franco Fiorillo. Propos recueillis auprès de l'expert, Denis Daumal.
Pouvez vous nous présenter cette vente ?
Denis Daumal. La vente a lieu à Capranica, sur la Via Cassia, entre Rome et Viterbe, en plein pays étrusque. Elle se tient dans une grande propriété du 16e siècle, l’un des magasins de Franco Fiorillo. Ce grand professionnel passionné des vieilles pierres a décidé de se dessaisir de l’ensemble des objets qui étaient sur ce site. C’est sans doute une manière de prendre progressivement sa retraite pour cet homme qui a près de 75 ans. 2700 lots sont donc mis en vente, 1700 d’architecture et environ 1000 de mobilier plus traditionnel. Ce sont des objets à 95% italiens. Alors, bien sûr, il y a des œuvres exceptionnelles, comme une paire d’entrées d’un palais gênois en marbre flanquées d’anges, des cheminées sculptées dans une pierre volcanique locale, le peperin, dans un style assez naïf, ou un mortier de pharmacie en bronze du 18e siècle orné d’animaux en relief. Mais il n’y a pas que des objets extraordinaires. De nombreux lots sont estimés à 300 ou 500 FF. On peut très bien trouver des sièges de jardins, des bancs ou des lavabos en marbre.
En quoi cette vente est-elle exceptionnelle ?
Denis Daumal. Jusqu’ici, il n’y avait que Houdan, dans les Yvelines, pour organiser des ventes de ce type et de cette importance. Pendant dix ans, on y a proposé entre 1500 à 2500 lots, des portails de châteaux ou des façades d’architectures anciennes. C’est la première fois qu’une vente de cette ampleur se tient en Italie. Cela peut se résumer en quelques chiffres. Le catalogue pèse 1,5 kg. Sa préparation a occupé 5 à 6 personnes pendant quatre mois. 30 à 40 personnes seront requises sur place pour gérer le parking de 400 places, diriger les acheteurs et encadrer la vente. Derrière le manoir, une tente de 600m2 a été dressée. C’est la salle de vente avec son grand écran sur lequel sont projetés les objets qui ne peuvent être déplacés. On s’attend à recevoir beaucoup d’acheteurs. Il y aura bien sûr les professionnels mais aussi des particuliers, beaucoup d’Italiens. Ici, ils auront été informés de la vente par une émission télévisée. Mais ils viendront aussi d’Argentine, du Canada ou des Etats-Unis. Ce sont leurs racines qu’ils viennent retrouver.
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