Retour du foyerSauvé in extremis de la destruction, le foyer du Strand Palace, un grand hôtel londonien, est remonté au Victoria & Albert Museum.
| Oliver P. Bernard, foyer du Stand
Palace Hotel, années 1930.
© English Heritage, NMR. |
LONDRES. Une volée de marches dotée d’une rampe à degrés de verre et de marbre éclairée de l’intérieur, deux grandes colonnes de même facture encadrant une porte à tambour faite de miroirs biseautés : le décor aux lignes rigoureuses du hall du Strand Palace, digne d’une production hollywoodienne, a été restauré et remonté pour l’exposition, après 30 ans passés dans les réserves du musée. Ce foyer fut aménagé dans les années trente par l’ancien décorateur de théâtre Oliver P. Bernard, qui travailla également au Cumberland Hotel et au Regent Palace. Il est un témoignage précieux de ces décors exubérants élaborés à cette époque, «l’un des premiers à utiliser un décor en verre éclairé de l’intérieur pour créer d’éblouissants effets de lumière», précise Ghislaine Wood, commissaire de l’exposition. Ses formes simplifiées sont liées à l’influence grandissante de l’abstraction dans les arts visuels, associée à l’emploi de matériaux modernes (verre, chrome et aluminium) et à un éclairage abondant. D’autres décors de palaces constitués d’une débauche d’ornements et de placages précieux ont été conservés in situ, notamment au Claridges (1925) et au Savoy (1926), décorés par Basil Ionides, ou encore dans le cadre exotique de l’Eltham Palace (1936), dont le décor a été restauré en 1995 grâce à l’English Heritage. Peu réputée pour son architecture Art déco, Londres est pourtant dotée de quelques curiosités, dont les bâtiments néo-égyptiens du cinéma Carlton et de l’ancienne manufacture de cigarette Carreras, les façades éclairées de néons de l’OXO Tower et de l’Apollo Victoria Theater, ou encore les élévations scandées de chrome et de vitrolite noire de l’immeuble du Daily Express.
| Sophie Flouquet 17.04.2003 |
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