L’Amérique en photoD’Ansel Adams à Edward S. Curtis, les maisons de ventes anglo-saxonnes misent sur les valeurs sûres.
| Edward Weston, Charis Santa
Monica © Sotheby's |
NEW-YORK. Les ventes new-yorkaises de photographies sont traditionnellement consacrées aux chantres du Nouveau Monde. Avec leurs portraits d’Indiens, leurs vues des parcs naturels ou des buildings de Manhattan, les vacations des 22 et 23 avril ne dérogeront pas à la règle. Dans ce domaine, les catalogues des auctioneers sont d’ailleurs assez similaires. Chez Christie’s, cependant, Edward S. Curtis se trouve mis en exergue. La maison disperse ainsi huit orotones et les dix huit premiers portfolios de The North American Indian, le grand projet qui mena Curtis auprès de quatre-vingt tribus différentes au cours d’une trentaine d’années, aux frais de John Pierpont Morgan. Chez Sotheby’s, on mise plutôt sur les paysages majestueux provenant de la collection de l’Eastman House, le musée photographique new-yorkais fondé en 1947. On trouve ainsi les fameux clichés d’Ansel Adams : canyons de l’Arizona, montagnes de Sierra Nevada… Plus rares sont les paysages d’Alvin Langdon Coburn. Ce membre fondateur du groupe Photo-Secession de Stieglitz parcourut l’Ouest américain en 1911. De ce voyage proviennent d’impressionnantes vues des chutes du Niagara et de la Yosemite Valley.
Portraits d’artistes et nus…
Hormis ces grands classiques de l’imagerie américaine, les ventes promettent quelques belles surprises. À cet égard, on remarque quelques portraits d’artistes. Chez Christie’s, Brassaï saisit Matisse dessinant un bouquet de fleurs dans son atelier devant des études d’autoportraits (5 000 $) tandis qu’un photographe anonyme surprend Toulouse-Lautrec et Tremodada, le directeur du Moulin Rouge, observant un poster de Chéret (12 000 $). Chez Sotheby’s, on propose une «allégorie» de Mondrian par Kertész Pipe de Mondrian et lunettes (5 000 $) ou un portrait de Weston par Margrethe Mather (10 000 $). Rappelons que l’an passé, un record avait été atteint chez Christie’s avec un autre portrait du photographe pris par celle qui fut sa compagne et sa muse : 207 500 $. Comme toujours, on trouve également des nus intéressants. Le dynamisme de la série des Pas du tchèque Frantisek Drtikol y contraste avec le traitement sculptural du corps de Lisa Marie par Robert Mapplethorpe (40 000 et 25 000 $) ou avec les jeux de lignes presque abstraits auxquels se livre Edward Weston dans les nus de Charis Wilson (70 000 et 30 000 $).
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