De l’art et des jeux

Villeneuve d’Ascq. Les salles lumineuses reçoivent des œuvres bien étranges depuis le 10 avril dernier : la chambre à bulles de Claire Savoie, une composition de confiseries sur un lit de sucre de Claudie Gagnon ou la Salle de réunion pour les enfants réalisée par Sylvie Laliberté. «Nous voulions créer une réelle réciprocité entre les artistes français et les québécois et trouver un thème à la portée de tous les publics. » explique Line Ouellet, directrice des expositions du Musée national des beaux-arts du Québec - qui a reçu l’exposition en 2001. Intrigué, surpris ou attiré, le visiteur se laisse prendre au jeu en décryptant les Quatorze mètres et quelques de bonheur d’Anne Bregeaut, succession de gouaches dénonçant l’absurdité de la séduction ou en cherchant toutes les possibilités offertes par le Chapeau-vie de Marie-Ange Guillemot : cagoule, robe ou sac de couchage ? Comment ne pas retourner en enfance en entrant dans le Centre de la caresse ou en plongeant ses mains dans le Rayon du besoin de Paméla Landry ?

Jouer pour déjouer
Pour d’autres artistes, le jeu permet de réinventer le quotidien. Jean-Pierre Gauthier utilise les déchets de notre société - des pieds de table aux clefs à molettes - pour créer des sons diffusés dans des poubelles en guise de haut-parleurs. «Dans mes installations, il n’y aucun effet, juste des pièces assemblées, beaucoup d’attente et parfois même quelques frustrations» remarque l’artiste. Comme en témoigne l’espace consacré à Matthieu Laurette, la télévision est devenu un espace de jeu où l’on peut aussi se construire une image. Les deux interventions de Malchi Farell rattrapent l’actualité en dénonçant l’univers de la guerre : au rythme des commandements, les obus d’ouvrent sur un bouquet de roses, des seringues ou encore une boîte de Coca Cola…