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La Nouvelle Espagne, entre paganisme et christianisme

De Metztitlan à Tochimilco subsistent encore des traces de la première vague d’évangélisation et des témoignages de l’art religieux métis.


Lorsqu’en août 1521 le conquistador Cortès remportait la victoire contre les Aztèques au Mexique, son dessein n’était pas d’exterminer un peuple mais de construire une «Nouvelle Espagne» basée sur un métissage social et culturel entre les autochtones et les espagnols. Accompagné par le photographe Michel Zabé, Christian Duverger, anthropologue spécialiste de la Méso-Amérique et auteur de nombreux ouvrages sur ce sujet, se penche sur les cinquante années de transition entre la chute de la capitale Mexico-Tenochtitlan (1521) et l’arrivée officielle de l’Inquisition en 1572. Riche d’informations précises et de références historiques, cet ouvrage aborde de manière didactique le rôle des ordres mendiants, la formation des artistes indigènes et la superposition des croyances et des superstitions. Comment ne pas être surpris par la fresque de la salle capitulaire de Zacualpan de Amilpas qui mêle les ermites de Saint-Augustin et la faune locale composée de jaguars et de tatous ? Surprenante également la liberté employée dans les ornements des bâtiments religieux : motifs floraux, personnages en pagne, ou glyphes préhispaniques. Grâce à des schémas et à des légendes explicatives, le lecteur découvre la génèse des symboles utilisés par les artistes et les différentes phases de leur transformation. Ainsi, l’ange biblique est soit associé aux «Dieux descendants» soit aux âmes des guerriers morts, et le cordon franciscain passe du simple attribut vestimentaire à l’élément dominant de l’ornementation de l’égise d’Otumba.


 Stéphanie Magalhaes
30.04.2003