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Marché

Des Français en Amérique

Alors que les relations bilatérales restent tendues, les galeristes français partent-ils sereins à l’assaut du marché américain ?


Armand GUILLAUMIN
Chaumières dans un paysage, 1896
© Galerie Brame et Lorenceau
CHICAGO. Installé depuis 1995 dans les bâtiments du Navy Pier, au coeur de la ville, Art Chicago attend, cette année encore, plus de 40 000 visiteurs venus découvrir le travail des 3 000 artistes contemporains présentés par près de 200 exposants. Si l’orientation internationale de la foire a contribué à son succès initial, le public semble essentiellement américain. C’est une des raisons pour lesquelles Brice Fauché, directeur de la galerie Sollertis (Toulouse), n’a pas renouvelé sa participation après sept ans de fidélité. «Cet événement, considéré comme spécifique à son lancement, a perdu toute son originalité et est aujourd’hui concurrencé par des salons comme l’Armory Show ou encore la nouvelle antenne d’Art Basel à Miami. De plus, la multiplication des foires entraîne une hiérarchisation inévitable.» La stagnation de la présence française -moins de dix galeries - a pour Valérie Cueto une autre explication : «Les frais de transport et le prix des stands peuvent atteindre 20 000 $. En tant que jeune établissement, nous ne payons que 8 000 $ pour 30 mètres carrés ! C’est déjà énorme. À la question : Avez-vous peur d’un boycott de la part des collectionneurs américains ? Je répondrais que nous travaillons dans un milieu évolué…»

Ambiance morose pour un anniversaire
NEW YORK. Depuis dix ans, l’International Fine Art Fair rassemble près de soixante marchands du monde entier - essentiellement américains, français et anglais - et présente un panorama de plus de sept siècles de création, des oeuvres de la Renaissance aux maîtres modernes des années 1960. Au nombre de quinze, les participants français restent confiants. Ainsi, pour François Lorenceau (galerie Brame et Lorenceau, Paris) « Les collectionneurs n’achètent pas un tableau en fonction du marchand. » Antoine Laurentin va jusqu’à prétendre que la conjoncture est meilleure que l’année dernière. Quant à Bertrand Talabardon, il entend faire bonne figure pour sa première participation en proposant aux amateurs un dessin majeur de Gainsborough. Sur le stand de la galerie Hopkins-Custot, le dessin préparatoire de la Statue de la Liberté, la sculpture monumentale offerte par la France aux Etats-Unis en 1886, par Frédéric-Auguste Bartholdi, rappelle la continuité des liens artistiques entre les deux pays.


 Stéphanie Magalhaes
09.05.2003