Nils fait ses nidsDe la Namibie au Sahara, Nils-Udo joue à l’oiseau depuis un quart de siècle. Un ouvrage rassemble ses plus beaux nids.
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On pourrait rattacher Nils-Udo au Land Art mais l’artiste allemand en récuse les effets parfois destructeurs sur l’environnement - que l’on pense à la Spiral Jetty de Robert Smithson. Chacune des créations de Nils-Udo est biodégradable et sans incidence sur l’équilibre naturel. C’est dans les années 1970, après avoir vécu une décennie à Paris en tant que peintre indépendant, qu’il décide de retourner en Haute-Bavière pour travailler « sur la nature et avec la nature », selon la définition assez bien tournée de l’auteur, Elmar Zorn. Nils-Udo photographie lui-même chacune de ses créations éphémères. L’une de ses thématiques de prédilection est le nid, à la fois foyer de vie et ouvrage architectural complexe. La couverture de l’ouvrage qui les recense est fort triste. Elle représente l’une de ses créations les plus complexes (Le Nid, 1978) mais ne retransmet pas la jubilation de couleurs et de matériaux qui semble saisir l’artiste à chacune de ses interventions. Nids, nichoirs, pontes sont quelques-uns des chapitres qui montrent comment l’on peut faire naître une œuvre frappante à partir d’une poignée d’éléments tout simples - baies de sorbier, tiges d’érable, branches de genet, foin, neige et pétales de coquelicot humides… Les textes sont très brefs - peut-être considère-t-on que l’œuvre parle d’elle-même - et la biographie présente de petites omissions irritantes - pourquoi nous mentionner ses « nombreux voyages » mais pas la date de naissance de Nils-Udo ? Les notices sont en revanche fort éclairantes. Précises comme des recettes de cuisine, elles donnent envie de marcher sur les brisées de l’artiste. Ce qu’il considèrerait probablement comme le meilleur des hommages.
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