Imbroglio sur l’AcropoleAprès un avis défavorable du Conseil d’Etat grec, le futur musée de l’Acropole a du plomb dans l’aile.
| Bernard Tschumi,
Maquette du musée de l'Acropole,
© Bernard Tschumi |
ATHENES. il devait être l’écrin grandiose qui accueillerait les frises du Parthénon, aujourd’hui au British Museum et dont la Grèce attend le retour depuis deux siècles. Le Musée de l’Acropole risque plutôt de se muer en éléphant blanc… Dans un avis officieux, qui n’aurait pas dû être rendu public mais qui l’a été par l’intermédiaire de l’agence de presse athénienne ANA, le Conseil d’Etat a remis en cause les travaux préliminaires de terrassement, sur une zone interdite, le quartier de Makryiannis, en raison des nombreux vestiges archéologiques qu’elle contient. Il donne ainsi implicitement raison au «Mouvement des citoyens contre la construction du musée de l’Acropole» qui milite depuis avril 2002 pour l’arrêt des travaux, qu’il estime précipités. Le musée, dont la réalisation a été remportée en décembre 2001, sur concours, par l’architecte Bernard Tschumi, devait ouvrir à l’été 2004, pour les Jeux olympiques. Le retard pris dans l’organisation de la manifestation elle-même - le gouvernement a reçu plusieurs remontrances du Comité olympique international - augure mal de son destin même si le ministre de la Culture, Evangélos Vénizélos, a affirmé cette semaine que le projet continuait et qu’il serait tenu compte de l’avis de la cour administrative. La construction du bâtiment de trois niveaux, d’une surface de 25 000 m2, aurait dû commencer en juin 2002. Les entreprises disposent désormais d’un an à peine, à supposer que le Conseil d’Etat assouplisse sa position. On voit mal comment le marathon juridique qui s’annonce pourrait trouver une issue favorable d’autant que le gouvernement est également engagé dans des opérations de rénovation ambitieuses au Musée archéologique national d’Athènes, au Musée archéologique d’Olympie et au Musée de Delphes, qui sont tous trois fermés depuis le début de l’année. L’incertitude demeure sur leur date de réouverture. Enfin, même si le Musée de l’Acropole était inauguré à temps, la grande question reste en suspens : devant les refus répétés de Londres de restituer ou même de prêter les célèbres frises, qu’exposera-t-on dans ses salles ?
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