Art contemporain sur le Vieux PortPour sa septième édition, Art Dealers trouve ses marques avec une sélection de huit galeries internationales.
| Charles Sandison, Tampere City Hall,
2002, vidéo
Courtesy C. Sandison / galerie Frank |
MARSEILLE Cette année, avec deux galeries berlinoises de premier plan (Arndt & Partner et Müllerdechiara, cette dernière étant aussi implantée à New York), trois parisiennes (Frank, Alain Gutharc et Papillon-Fiat), une luxembourgeoise (Erna Hécey), une turinoise (Franco Noero) et une athénienne (Unlimited Contemporary Art), le casting est plutôt réussi et aurait tendance à faire oublier l'édition précédente un peu moins faste. On retrouve ainsi sur le stand de Frank les projections de mots de Charles Sandinson qui s’est attelé à faire générer par ordinateur et en couleurs les sentiments humains : amour, cruauté, confiance… Chez Arndt & Partner, Mathilde ter Heijne met en scène trois femmes artistes imaginaires du XXe siècle sous forme de modèles reprenant la propre physionomie de l’artiste. Le fond sonore, des textes d’Apollinaire et de Margaret Atwood, tourne le milieu de l’art en dérision : une installation convaincante sur le statut des femmes dans le milieu de l’art. François-Xavier Courrèges montre ses vidéos oniriques sur le stand Alain Gutharc tandis qu’on retrouve deux valeurs sûres chez Erna Hécey et chez Unlimited Contemporary Art : Pierre Bismuth et Alain Séchas.
Insultes et e-mail
La foire trouve des prolongements dans une série d’évènements parallèles. Les galeries voisines se sont associées à Art Dealers, ce qui permet de découvrir l’étonnante vitalité des acteurs de l’art contemporain marseillais, avec toutes les particularités locales - galeries associatives, espaces d’exposition atypiques, etc. La galerie Jean-François Meyer, qui mène depuis dix ans un travail cohérent autour de la poésie et des arts plastiques, expose John Giorno. Le poète américain, proche de William S. Burroughs et interprète du Sleep de Warhol, montre des sérigraphies d’insultes marseillaises et accroche aux murs un historique de ses poèmes. A la galerie Athanor, on retrouve Didier Marcel et surtout Guy Limone, Marseillais d’origine. Ce dernier reprend les petits bonhommes en plastique récurrents dans son travail pour tracer son adresse e-mail sous forme d’enseigne, apposée à côté d’un mural rempli de logos commerciaux. Et le commerce ? Roger Pailhas, galeriste et organisateur de la foire est confiant : « Les ventes devraient être encore plus concluantes que l’année passée ». L’âge de raison pour Art Dealers ?
| Frédéric Maufras 29.05.2003 |
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