Paris-sur-NévaLes Invalides font revivre la vague de francophilie qui saisit la Russie au début du XIXe siècle.
| Assiette représentant Junon,
Thétis et le bébé Volcan du Service
Olympique Adam, Manufacture
de Sèvres, 1804-1807,
© Musée de l'Hermitage |
PARIS. Sur une peinture commandée à Horace Vernet par le tsar Alexandre Ier, Napoléon passe la garde en revue aux Tuileries : « Je veux avoir toujours sous les yeux, dans mon cabinet, la garde impériale parce qu'elle a pu nous battre », écrivait le souverain, fasciné par Napoléon comme son pays fut influencé par l'art français. Pour son tricentenaire, la ville de Pierre le Grand vient à Paris et présente 250 tableaux, meubles, aquarelles, porcelaines, pièces d'argenterie, uniformes, costumes, sortis pour la première fois des musées russes. La gallomanie de l'aristocratie atteint son apogée après la défaite napoléonienne. Les architectes, décorateurs et ébénistes copient alors dans ses plus petits détails le style Empire. Napoléon avait offert à Alexandre Ier un service en porcelaine de Sèvres avec des personnages de la mythologie. Alexandre en fait faire l'exacte réplique avec, à la place des dieux et des héros, des figures-types du peuple russe. L'interpénétration des deux cultures éclate partout, des consoles aux pendules de bronze, jusque dans les objets liturgiques… Scénographe inventif, l'architecte et plasticien Serguei Mironenko a construit l'accrochage dans des structures transparentes, dissimulant dans des cercueils de verre les mausolées de Lyautey, de Foch ou du prince Jérôme. L’influence française perdure dans le vocabulaire de l'art comme le montre un dictionnaire bilingue publié à cette occasion. Comment dit-on tapisserie en russe ? « Gobeline »…
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