De l’entomologie considérée comme un des beaux-artsJean-Henri Fabre, le champion des insectes, est mis en lumière de façon séduisante.
| Hélène Dumoustier de Marssilly,
Antennes d'insectes, XVIIIe siècle
© Archives de l'Académie des
sciences / P. Béranger |
PARIS. «Cette exposition correspond exactement à ce que nous voulons promouvoir car elle est au confluent de l’art, de la science et de la nature», explique Serge Pouxviel, délégué général de la fondation Electricité de France. Un défi courageux : il n’est guère facile, à première vue, de rendre appétissant le travail de Jean-Henri Fabre. Le célèbre naturaliste, mort presque centenaire en 1915, est certes un personnage pittoresque. Chimiste, poète, correspondant de Darwin, auteur de dix volumes de Souvenirs entomologiques qui se lisent comme un roman d’aventure, il est devenu une star au Japon. La réplique de sa modeste table en bois, que l’on voit ici en vitrine, y est un objet-culte vendu par correspondance. Mais l’objet principal de la passion de Fabre, ce sont les insectes… et araignées, chrysomèles ou osmies ne se prêtent pas aisément à la mise en scène. L’écueil est évité par un parcours en forme de cabinet de curiosités, qui aborde tous les centres d’intérêt de Fabre : on voit ses excellentes photographies documentaires… parfois retouchées pour les besoins de la cause, ses curieux pourrissoirs et autres pièges à scorpions, ses aquarelles de champignons, ses liasses d’herbier, ses coquillages, ses boîtes pleines de carabes et de carabiques piqués d’une épingle. Comme pour marquer des stations idéales, des œuvres d’artistes contemporains s’intègrent efficacement dans la déambulation. La grande taupe suspendue de Mark Dion, qui rappelle les expériences sur les nécrophores, le phasme scintillant de Jean-François Gavoty, le fascinant aquarium où Hubert Duprat invite les trichoptères à tisser leur étui de métamorphose en or et pierres précieuses sont autant d’interprétations réussies de l’œuvre de Fabre. On est mis en bouche. Pour en savoir plus, il ne reste qu’à attendre la réouverture de son mythique domaine de l’Harmas, dans le Vaucluse, annoncée pour 2005.
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