Cincinnati tendance béton

CINCINNATI. C’est l’effervescence architecturale dans la capitale de l’Ohio. Après le bâtiment d’études moléculaires Vontz réalisé par Frank Gehry en 1999, le complexe d’arts visuels et scéniques Aronoff achevé trois ans plus tôt par Cesar Pelli, Zaha Hadid vient de livrer en plein centre ville le Centre d’Art Contemporain (CAC) Lois & Richard Rosenthal. C’est la première réalisation de l’architecte anglo-irakienne sur le sol américain. Inscrit sur une parcelle étroite à l’angle des rues Walnut et East Sixth, l’édifice forme le prolongement de l’espace urbain en rez-de-chaussée par un grand hall vitré qui se tord et zigzague en rampe ascendante dans un vide dégagé contre l’immeuble mitoyen. En plans décalés côté rue, six niveaux sont superposés. Ce parti pris compact répond à la nécessité de disposer d’espaces d’exposition de dimensions et de hauteurs variables pour permettre l’accrochage d’œuvres de grande taille dans l’interstice des circulations. En tout, ce sont là près de 2000 m2 de galeries, dont la composition est dramatisée par des masses de béton et de métal. L’enveloppe sculpturale fait alterner des panneaux de béton brut avec des bandeaux vitrés en retrait. Un bloc sombre suspendu au cinquième niveau barre l’ensemble et marque la transition des deux façades sur rue. Pour un coût de 20,2 millions $ (17,3 millions d’euros), le CAC est consacré exclusivement à des expositions temporaires, sa politique étant de ne posséder aucun fonds permanent. Pour l’inauguration et jusqu’au 9 novembre, une manifestation regroupe les travaux de trente-cinq artistes du monde entier sur le thème Somewhere Better than this Place : Alternative Social Experience in the Spaces of Contemporary Art. Le CAC de Cincinnati à peine livré, Zaha Hadid peut se concentrer sur la réalisation du MAXXI, un autre projet ambitieux de centre d’art contemporain, au centre de Rome. La première pierre a été posée, rendez-vous est prix en 2005 pour son ouverture.