Le web associatif au ralenti

Certains groupements comme Ars Longa - créée en 1996 pour promouvoir la
production multimédia et la culture numérique - ont compris quel outil pouvait être internet lorsqu’il est bien exploité (arslonga.org). Le site de l’association basée à la Maison des Métallos propose donc un ensemble de rubriques et de liens défrichant les nouvelles pratiques artistiques : galerie virtuelle, transdisciplinarité, mutualisation des ressources, etc. Il en va de même pour Mains d’œuvres, lieu d’actions culturelles de Saint-Ouen, avec son journal d’activités. La rubrique Art Factories suit notamment le travail d’anciens résidents (mainsdoeuvres.org). Internet peut évidemment servir à fédérer des actions communes. C’est ainsi que se présentent Actesif (actesif.com), qui regroupe depuis 1996 quatorze lieux culturels alternatifs, ou Interfaces (inter-face.net), collectif de vingt-six squats, qui, pour pérenniser leurs actions, ont choisi d’élaborer une charte sur internet et de diffuser une lettre d’actualités. Cependant, hormis pour Chez Robert – Electron libre (59rivoli.org), les quelques sites de squats parisiens se distinguent plutôt par la pauvreté de leur contenu.
La sobriété, voire l’austérité, est d’ailleurs de mise pour la majorité des sites qui ne reprennent souvent que l’activité et le programme de tous ces lieux de création originaux. C’est le cas de Public, espace d’expérimentations transdisciplinaires créé en 1999 (onoci.com/public), de Confluences, maison des arts urbains dédiée à la photographie (confluences.net), de La Périphérie (laperipherie.fr), association de Malakoff consacrée à l’aide à la jeune création, ou encore des Frigos, qui accueillent deux cent cinquante créateurs dans l’ancienne gare frigorifique conçue en 1921 pour approvisionner les halles (les-frigos.com). Dans ce paysage web assez convenu, on ne peut qu’applaudir ceux qui s’en démarquent avec un souci d’animation et de composition musicale comme l’espace d’art contemporain Immanence (art-immanence.org), géré depuis 2000 par d’anciens étudiants des Beaux-Arts pour promouvoir et diffuser la jeune création, ou comme les Laboratoires d’Aubervilliers (leslaboratoires.org) , groupe d’artistes qui a investi en 1994, à la demande de la municipalité, une ancienne usine pour concevoir un espace public de réflexion sur l’art.