Jean-Jacques Aillagon : « Dix jardins contemporains en cinq ans »Le ministre de la Culture et de la Communication vient d’annoncer un programme ambitieux de création de jardins.
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Le Conseil national des parcs et jardins est il une nouveauté en Europe?
Jean-Jacques Aillagon. En Italie, il existe des comités scientifiques voués à la recherche en matière d’histoire des jardins. Le Conseil national des parcs et jardins est en revanche en Europe la seule enceinte de concertation entre pouvoirs publics et acteurs privés, la seule instance consacrée spécialement à la mise en œuvre d’une politique générale de connaissance, de préservation et de valorisation des parcs et jardins.
Les jardins et parcs de France étaient-ils en danger?
J.-J. A. Les parcs et les jardins sont un patrimoine vivant et très fragile. La tempête de décembre 1999 est encore dans toutes les mémoires et ses séquelles sont très présentes. Au-delà des catastrophes naturelles, la singularité de ce patrimoine, son importance également dans l’histoire de notre pays, exigeaient qu’une politique spécifique soit conduite en sa faveur.
S'agit-il de mettre en valeur les jardiniers comme de nouveaux artistes et les jardins comme de nouveaux espaces de création?
J.-J.A. Les jardiniers ont pour mission de conserver les œuvres vivantes que sont les jardins, œuvres de créateurs, qu’il soient paysagistes, peintres, architectes ou sculpteurs. Leur rôle dépasse donc le simple entretien. Il était nécessaire de reconnaître ce métier à sa juste valeur. Par ailleurs, les jardins ont été et sont bien sûr des espaces de création. Je tenais pour cette raison à donner une nouvelle impulsion à la création contemporaine de jardins.
En termes de création, quelles seront les actions envisagées?
J.-J.A. J’ai lancé un programme de création de dix jardins contemporains en cinq ans, dix jardins qui seront implantés dans des espaces en déshérence, dans des parcs attenants à des monuments historiques, châteaux, abbayes ou cathédrales, ou dans des sites urbains. Mon choix s’est arrêté sur les sites de Bussy-Rabutin (Bourgogne), Carcassonne (Languedoc-Roussillon), Jumièges (Haute-Normandie), La Motte-Tilly (Champagne-Ardenne), Nohant (Centre), Oiron (Poitou-Charentes), Paris (Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs), Provins (Ile-de-France), Saint-Dié (Lorraine) et Silvacane (Provence-Alpes-Côte-d’Azur).
| Anouchka Roggeman 08.07.2003 |
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