La photographie s'invite au châteauPour sa troisième édition, la manifestation «Images au Centre» continue de faire dialoguer de façon originale le patrimoine et la photographie.
| Nicole Tran Ba Vang, Sans Titre,
08 série « Collection Printemps
Été 2000 © N Tran Ba Vang |
Un dialogue entre artistes contemporains et monuments historiques : la rencontre ne peut pas être infructueuse ! Les châteaux de la Loire, les palais de Bourges ou la collégiale d’Orléans exigent de la recherche, du caractère, de la contenance. Sept artistes - anglais, belges, brésiliens, français, italiens - ont répondu à l’invitation d’Images au Centre à venir scruter ces architectures chargées d’histoire. Aujourd’hui, le résultat - photo et vidéo - est exposé au cœur des monuments. Ainsi le travail de Janaina Tschäpe évoque dans un style Renaissance, pré-raphaëlite et contemporain, la présence fantomatique d’une femme à Azay-le-Rideau. Dans l’antichambre de l’appartement du roi, ses photos côtoient Louise de Lorraine et Henri III. Claudine Lagoutte, administratrice du site, souhaite que « plus tard, les photos emportent avec elles l’esprit de la Dame d’Azay… »
| Intervalle n°56
© M Bernard-Reymond
Galerie 779 |
Photographie et réalité
Ce n’est pas une beauté légendaire. Deux tours, rescapées du XIIe siècle, encadrent un bâtiment de caserne napoléonienne. Néanmoins, une âme semble avoir pris possession du château de Tours. Plus qu’une âme, c’est une question, lancée aux passants : «Pour de vrai ?» Sur trois niveaux, comprenant chacun six salles, un assemblage subtil de quatre-vingt clichés s’offre avec générosité à l’appréciation du public. Dans chaque salle, la confrontation des œuvres révèle le rapport complexe qu’entretient la photographie avec le réel. Par exemple, face aux portraits de mannequins de Valérie Belin, chacun s’interroge : sont-elles de chair ou de cire ? Et devant les photos de sculptures de Kiki Smith : bronze ou chair ? Suivent des photos de lieux fictifs « trop lisses pour être vrais », d’autres où « les points de vue basculent », dans un accrochage rythmé alternant photos et vidéos, pour bousculer l’habitude du regard et partager de façon sensorielle cette énigme du réel photographié.
La présence d’œuvres inédites et le cumul de prêts en provenance de galeries, de collections privées, publiques (FNAC) et d’entreprises (Caisse des Dépôts, groupe Lhoist, ABN AMRO) forment une exposition stimulante pour le public et qui donne tout son sens au métier de « commissaire d’exposition ».
| Pauline de la Boulaye 23.09.2003 |
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