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Grande Galerie de l'Evolution
© MNHN.


Le Muséum tient sa réforme

Le décret paru hier au Journal Officiel précise la nouvelle organisation du Muséum National d’Histoire Naturelle. La fin d’un suspense de près de vingt ans ?

La réforme du Muséum a tout du serpent de mer. Le Jardin du Roi, créé sous Louis XIII en 1635 et dirigé à l’origine par un intendant, dont le plus célèbre a été Buffon, n’a connu que deux grands bouleversements en près de quatre siècles d’existence. Le premier date du 10 juin 1793, lorsqu’il devient, par la volonté des révolutionnaires, un muséum d’histoire naturelle, organisé en laboratoires dirigés par des spécialistes dans leur domaine. Le second intervient en février 1985 avec une modification des statuts, dont le décret publié hier constitue l’aboutissement.

L’objectif est de simplifier la structure, de l’ouvrir davantage sur l’extérieur et de lui donner des dirigeants qui soient des gestionnaires plutôt que des professeurs choisis parmi leurs pairs, ce qui était le cas jusqu’en 1999, date à laquelle a été nommé un administrateur provisoire en poste à ce jour, Jean-Claude Moreno. Actuellement, le Muséum est organisé en une myriade de laboratoires – 26 dont 3 pour le Musée de l’Homme, qui vont de la minéralogie à la zoologie des arthropodes, de la paléontologie à la physiologie générale et appliquée. Le regroupement des laboratoires en quelques départements et services communs, qui avait déjà été envisagé, est réaffirmé à l’article 4.

Le président est nommé, par décret, pour 4 ans. Il doit avoir une compétence scientifique dans les domaines d’activité du Muséum mais il n’est plus choisi parmi les directeurs de laboratoires. Le conseil d’administration qu’il dirige s’ouvre de façon décisive sur l’extérieur puisqu’il accueille désormais 5 représentants de l’Etat, 6 personnalités qualifiées n’appartenant pas au Muséum et un représentant de la ville de Paris, en plus des 10 membres élus par les collèges. Le conseil scientifique suit la même évolution : aux 12 membres élus par les collèges s’ajoutent 12 personnalités qualifiées extérieures au Muséum, dont 4 doivent provenir d’institutions étrangères.

Enfin, le directeur général, chargé de diriger l’établissement, aura probablement un profil de pur gestionnaire puisqu’il ne peut avoir aucune responsabilité académique au sein du Muséum. Son rôle sera de rationaliser une institution qui emploie aujourd’hui près de 2000 personnes, accueille 2,3 millions de visiteurs par an (dont plus de 500 000 pour la seul Galerie de l’Evolution) et possède l’une des collections les plus complètes au monde.


 Rafael Pic
09.10.2001