Niki de Saint-Phalle, le don fait à Nice

L’artiste française (1930) lègue 170 pièces dont 63 peintures et sculptures, 18 gravures, 40 lithographies, 54 sérigraphies et des affiches et cartons d’invitation originaux au musée d’art contemporain et d’art moderne de la ville de Nice qui devient ainsi – à l’instar du musée de Hanovre en Allemagne - un haut lieu d’exposition des œuvres de l’artiste en Europe. Le don estimé en juin 2001 à 101.768.125 de francs ou 15 514 450 60 d’euros comprend entre autres le Paysage de la Mort II de 1960, la Fontaine aux quatre nanas de polyester peint datée de 1974-1991 et le Jean III (Méta-Tinguely) de 1992. Ce geste s’explique par l’attachement de l’artiste à la région niçoise, dans laquelle elle réside en 1952, et par sa parenté artistique avec les Nouveaux Réalistes de Nice dont elle rejoint le groupe dans les années 1960 à l’invitation de Pierre Restany. Déjà, elle avait construit dans le Var les trois structures habitables Le rêve et l’oiseau, Big Clarice et La sorcière qui font également partie de la donation.

L’artiste porte un grand intérêt au projet scientifique et artistique du MAMAC, qui se propose d’explorer le rapport entre le nouveau réalisme européen, et l’expression américaine de l’art d’assemblage et du Pop Art. L’œuvre de Niki de Saint Phalle s’inscrit dans le programme du musée, qui prévoit de lui consacrer une grande rétrospective au printemps 2002. On y retrouvera des objets représentatifs de toutes les phases de création de Niki : des assemblages des années 58-60, les Tirs de 1961-63, les Nanas, et de nombreuses réalisations récentes comme les Musiciens du jazz, les Sportifs ou les Totems issus de la tradition indienne, thématique récurrente chez Niki de Saint Phalle sur la défense des minorités raciales.