Redécouvrir DevadeUn mois après le baptême du feu pour la capitale européenne de la culture, une exposition émerge de l'offre abondante.
| Robert Filliou, Eins. Un. One
(détail), 5000 dés, 1984. Musée
d’art moderne et contemporain,
Genève © Ilmari Kalkkinen |
LILLE. Au Centre commercial Euralille, Richard Castelli a mis en scène une exposition prospective sur les « Cinémas du futur », en réunissant des œuvres d’artistes jouant des nouveaux médias pour libérer le cinéma des contraintes de l’écran classique. Les installations y sont souvent interactives, parfois hypnotiques, comme le Lather, Postcards, The Scream de l’américain Gregory Barsamian, manège de sculpture se métamorphosant par scansions sous une lumière stroboscopique. Après cette visite, on s’épargnera un détour vers « Flower Power », grande exposition d’ouverture disséminée entre le musée des Beaux-Arts, l’hospice Comtesse et le Palais Rameau - déclinaison médiocre d’une thématique florale - pour filer vers des lieux « sûrs ». A Villeneuve d’Ascq, le Musée d’art moderne a choisi de rendre hommage, en deux cents œuvres, à Robert Filliou, « génie sans talent » selon son propre mot, adepte des blagues de potaches et de la Création permanente, pratique artistique de bricoleur désinhibé
| Marc Devade, sans titre, 1968
© Galerie Bernard Jordan |
Devade, un pont vers l'Amérique
Autre ambiance au musée des Beaux-Arts de Tourcoing, où se tient la première rétrospective consacrée au peintre Marc Devade, animateur de Supports/Surfaces, mort prématurément en 1983. Sur les cimaises de cet étonnant musée, où l’on aime faire se côtoyer maîtres classiques et jeune garde de l’art, s’alignent ses grands formats abstraits et colorés, qui furent en leur temps un pont jeté vers l’abstraction américaine de Rothko ou Newman. Une bouffée d’oxygène loin de certaines manifestations trop convenues de la capitale nordiste.
| Sophie Flouquet 10.01.2004 |
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