Les clés de Paris sont à l'ArsenalPassé et présent de Paris : le Pavillon de l'Arsenal présente un millénaire d'histoire de la capitale dans une scénographie renouvelée.
| © Pavillon de l'Arsenal |
PARIS. Sous la belle nef métallique, les grands espaces sont mieux mis en valeur qu'auparavant et les mezzanines du premier étage - pour l'instant inutilisées - sont moins envahissantes. Dès l'entrée, une maquette de Paris permet de visualiser, grâce à des animations colorées, les grands flux qui régissent aujourd'hui la ville, ses principaux monuments ou les actions engagées dans les quartiers. Dommage que ce modèle réduit ne rende pas les couleurs des façades et qu'il soit posé sur le sol, ce qui rend difficile une analyse rapprochée. L'extraordinaire maquette de Prague que l'on peut voir dans la capitale tchèque a beau avoir un siècle et demi, elle reste un modèle difficile à surpasser… On rencontre d'autres maquettes durant la visite, certaines de très belle facture, comme celle en bois qui fut faite pour les Halles, il y a plus de trente ans, avant le grand charcutage. Lorsqu'elles ne sont pas par terre, elles sont placardées au mur en position verticale, sans aucune indication de rues, ce qui rend malaisée la lecture pour les non-spécialistes.
Attention à la bande-son
Douze grandes séquences rythment l'histoire architecturale de Paris, de la «ville close» de 1211 à la «ville renouvelée» de 1977, en passant par la «ville promenade» (Louis XIV, 1670) ou la «ville dirigée» (Haussmann, 1853). La présentation est efficace avec un florilège de photographies et des écrans plats qui font défiler les principales réalisations de chaque époque. Cependant, sur le beau décor gris perle de l'agence LIN, les dates qui courent jusqu'aux pieds des visiteurs sont déjà partiellement effacées (un indice probable d'affluence…). Et lorsque l'on s'asseoit sur un pouf en forme de galet pour savourer un film d'avant-guerre de Jean Epstein, Les Bâtisseurs, le plaisir est vite gâché : le son entre en collision avec celui d'un autre documentaire sur l'aventure du périphérique, projeté quelques mètres plus loin. Autant de péchés véniels qui seront sans doute vite corrigés. On apprécie, dans la section thématique, les gros plans sur les projets de construction récents ou en cours, notamment sur les établissements scolaires. Cette nouvelle formule du pavillon de l'Arsenal, qui fête ses quinze ans au service de l'urbanisme parisien, met l'accent sur les technologies vidéo. On aurait cependant apprécié - même si quelques rares documents sont disponibles sur les tables basses comme le Plan local d'urbanisme de janvier 2003 - un espace (autre que la librairie) plus fourni en documents et revues. Histoire de compléter une visite qui a su mettre en appétit.
| Pierre de Sélène 22.12.2003 |
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