Sottsass et Mendini, une certaine idée de l'ItalieDans le cadre du festival Europalia, le MAC du Grand-Hornu accueille un demi-siècle de design italien.
| Gaetano Pesce, Tramonto a New
York, 1980 © D.R. |
GRAND-HORNU. Le festival Europalia, créé à Bruxelles en 1969, ainsi nommé en évocation d’Europa et d’Opalia, une fête romaine célébrant l’opulence des moissons, invite chaque année un pays différent à mettre en avant les richesses de sa culture. Cette année, il s’agit de l’Italie, et c’est à cette occasion que le Grand-Hornu Images propose l’exposition «Maestri, les maîtres du design italien». La sélection d’objets présentés ici provient de la collection permanente de la Triennale internationale d'arts modernes décoratifs et industriels de Milan qui, dès le début des années 1930, s’est consacrée aux activités d'avant-garde en Europe.
| Alessandro Mendini, Proust,
1978 © D.R. |
Berlinetta et cafetière
D’Ettore Sottsass aux frères Castiglioni, on y croise parmi les plus illustres noms du design transalpin, ainsi que quelques-unes des œuvres les plus représentatives de leur production, les objets emblématiques, d’une époque ou de toujours, qui ont marqué les esprits ; c’est le cas de la célèbre automobile Cisitalia Berlinetta de Pinin Farina, aux lignes intemporelles. Des objets semblent plus familiers aux visiteurs, telle la Cupola, d’Aldo Rossi, cafetière éditée chez Alessi depuis 1989. Par la magie des ficelles de la société de consommation, on s’aperçoit que si certains objets ont hanté les intérieurs du monde entier, certains designers ont réussi à « sérialiser » leur production sans pour autant qu’elle se départisse de son caractère unique : les chaises et fauteuils de l’incontournable Gaetano Pesce nous en fournissent l’exemple, présentant chacun un motif unique et différent du suivant, issu du mélange aléatoire des pigments dans la résine lors de leur fabrication. Clin d’œil à l’idéologie de John Ruskin, chantre du mouvement Arts and Crafts, chaque pièce est à la fois unique, réalisée de manière artisanale et pourtant éditée « en masse ».
| Ettore Sottsass, Casablanca,
mobile, 1981 © D.R. |
Voix d'outre-tombe
Installée dans l’ancien «magasin au foin», une sorte de gigantesque grange, l’exposition est composée de manière à ce que le visiteur circule «en huit» d’un coté à l’autre de cette pièce. On arpente ainsi la première aile, où sont présentées cinq ou six œuvres par «cellule» consacrée à un artiste avant d’aborder en sens inverse un tunnel placé au centre de la pièce, où s’affiche en boucle la vidéo des interviews des maîtres encore de ce monde. Leurs voix se font entendre, accompagnant les visiteurs dans leur circuit. Les murs de ce passage sont émaillés de citations, stratégiquement proposées de manière à pouvoir être lues dans les deux sens de circulation.
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