Cultura fait de la résistance

Créée en remplacement de la petite TEFAF que les organisateurs de Maastricht avaient voulu instaurer à Bâle, Cultura renforce son identité. Première caractéristique revendiquée, celle de foire aux objets. «Ici, on ne vient pas chercher des tableaux même si on en trouve quelques uns», explique Miklos van Bartha de la galerie bâloise van Bartha. «Les objets sont à l’honneur et la Facel Vega créée dans les années 50 est aussi importante qu’un cheval Tang ou une sculpture de Jean Arp ». Seconde originalité, l’art ancien. En deux ans, Bâle s’est imposée comme le centre du marché archéologique. «C’est la seule foire spécialisée dans les arts anciens. Tous ceux qui s’intéressent aux sources de l’art viennent ici» constate Joseph Uzan, de la galerie parisienne Samarcande avant de renchérir « Avec ses 22 exposants d’art classique réunis sur un étage, on pourrait faire un nouveau Louvre ! ».

Si le public suisse est toujours très présent pour retrouver des exposants apparemment fidèles, Cultura intéresse plus généralement les Européens – Allemands, Français ou Anglais – et les Américains. Dans la situation actuelle, les organisateurs s’attendent pourtant à ce que les acheteurs soient moins nombreux à traverser l’Atlantique, même si aucun des cinq exposants américains n’a annulé sa participation. Pour ce qui est de l’art ancien, Joseph Uzan rappelle l’intérêt des amateurs suisses et germaniques, dont la culture classique est plus approfondie. En ce qui concerne les arts asiatiques, un autre point fort du salon, « le marché d’Europe centrale - Suisses, Allemands ou Autrichiens - s’intéresse plus particulièrement aux objets ésotériques, aux œuvres vraiment chinoises qui ne peuvent être appréciées sans connaissance », explique Floris van der Ven de la galerie Vanderven & Vanderven Oriental Art. « Si à Pan Amsterdam, nous présentions une aiguière en porcelaine bleue et blanche, qui correspond au goût «Compagnie des Indes» des Hollandais, ici, on a apporté des bronzes ou des terres cuites comme une haute figure de gardien de tombeau, un Lokapala Tang ».