| Jean-Jacques Aillagon
© Ministère de la Culture |
Aillagon vous invite au pique-niqueLe ministre de la Culture a profité de la cérémonie des vœux pour faire une profession de foi très «citoyenne». Au programme 2004, un déjeuner sur l'herbe pour célébrer la déclaration des droits de l'homme.
PARIS. «Le monde change, et il ne s'agit pas seulement du grand quotidien du soir, a dit en exorde Jean-Jacques Aillagon, avant d'appeler à la nécessaire «solidarité des hommes face à la fatalité» et au combat contre l'uniformisation. En faisant un bref bilan de son action, le ministre a voulu démontrer la capacité d'adaptation de son ministère, «qui n'est pas une thébaïde», aux défis technologiques comme l'est celui de la télévision numérique terrestre. Il a insisté sur le bien fondé de la loi sur le mécénat du 1er août dernier et a exalté la décentralisation en cours. «J'ai demandé aux grands établissements publics d'essaimer en région», a-t-il poursuivi, en rappelant la prochaine installation d'un centre Pompidou en Moselle, de médiathèques dans des zones en voie de désertification culturelle, ainsi que d'un petit Louvre dans une ville du Nord. Calais, Lens, Arras, Lille ou Valenciennes ? L'issue en sera connue après les élections régionales.
18 ans, l'âge du passeport
Pour le reste, même s'il a appelé à une «confrontation salutaire des cultures», le discours a été marqué par des accents très patriotiques. Les principales mesures annoncées auraient aussi bien pu être le fait du ministre de l'Intérieur… Ainsi de ce «passeport pour la France», au nom très ambigu, qui sera une sorte de viatique culturel pour les jeunes gens accédant à la majorité : un résumé des grands moments de notre histoire, mêlant, pour paraphraser Marc Bloch, les sacres à Reims et le cri de «Vive la nation» à Valmy, ainsi que des billets d'entrée pour les monuments nationaux. Ainsi, également, de cette grande exposition sur la France, qui entamera un tour complet du pays à partir de novembre 2004, comme s'il s'agissait d'un chef-d'œuvre du compagnonnage. Son maître d'œuvre devrait lui permettre d'éviter des dérives trop chauvines : il s'agit de Michel Colardelle, directeur du Musée des arts et traditions populaires, qui pilote aussi le projet de Musée des civilisations de la Méditerranée à Marseille. Le Panthéon, symbole du culte rendu par la patrie à ses grands hommes, fera l'objet d'une restauration tant sa voûte menace ruine. Et le ministre d'ajouter que le drapeau tricolore flotterait désormais en permanence sur sa façade… Enfin, Jean-Jacques Aillagon souhaite qu'une date méconnue, celle du 26 août, anniversaire de la Déclaration des droits de l'homme, voie sa notoriété remise à neuf. Pour cela, il propose de généraliser un grand pique-nique citoyen et s'engage à ce que tous les domaines nationaux - Versailles, Marly, Saint-Cloud, etc - soient ouverts aux convives.
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