| Gustave Courbet et la Franche-Comté
© Editions d'art Somogy |
Le Courbet dans la valléeAu delà de l'image caricaturale de peintre réaliste et rustique, quelles sont les relations de Courbet avec la Franche-Comté des années 1850 ?
L’enracinement franc-comtois de Gustave Courbet est presque proverbial. Il était fermement revendiqué par l’artiste, qui, après ses séjours à Paris, en Normandie ou en Allemagne, revenait régulièrement dans son pays natal pour en fixer les traits dans des paysages et de scènes de genre comme L’enterrement à Ornans ou les Paysans de Flagey revenant de la foire... S’il fallait une preuve de cet ancrage affectif, on la trouverait dans la place centrale occupée par un paysage de la Loue dans L’Atelier du peintre. Mais cet attachement fut également monté en épingle par tous ceux qui y trouvaient une métaphore de son refus d’adhérer aux tendances picturales contemporaines : les critiques qui, après Castagnary, le nommèrent affectueusement « le maître d’Ornans » ou les caricaturistes qui le croquèrent en paysan montant au Salon avec sa charrue.
Suite à l’exposition qui s'est tenue à l’automne dernier au musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon, un livre dépasse ces clichés de « peintre du terroir ». Ethnologues, sociologues et historiens d’art se sont associés pour replacer l’œuvre du maître dans son contexte franc-comtois. Leurs essais sont l’occasion de découvrir les relations que Courbet entretenait avec les industriels du Second Empire qui lui passèrent commande de vues régionales ou avec les réseaux artistiques locaux, liés à l’organisation de l’exposition universelle de Besançon ou à l’installation de colonies de paysagistes attirés par le peintre. Ils établissent également ses liens avec les « fokloristes », parmi lesquels Buchon ou Champfleury qui consignaient les usages régionaux dans leurs œuvres littéraires ou collectaient les chansons populaires menacées par l’exode rural.
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