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Musées

En avril, la fondation Bemberg se découvre

Endommagé par l'explosion de l'usine AZF, le musée toulousain rouvre aujourd'hui après une campagne de restauration.


Vue des salles d'exposition
TOULOUSE. Pourquoi avoir attendu si longtemps après l'explosion de l'usine AZF, en septembre 2001, pour entamer des travaux de consolidation à l'hôtel d'Assezat ? A cette question légitime, le directeur, Philippe Cros, a une réponse très simple : «Nous nous sommes très vite rendus compte que le souffle de l'explosion, par un effet de décompression, avait arraché les façades sur cour. Mais les architectes, après une première intervention non concluante, ont préféré voir l'évolution de la situation. Tout a ensuite été effectué très vite : le démontage des plafonds et planchers et le creusement des poutres pour y installer des tirants qui ont solidarisé l'ensemble du bâtiment» Quatre mois ont en effet suffi, depuis la fermeture au public du musée, en novembre.


Nicolas Lancret, Fête galante
représentant une dame dansant
avec Pulcinella
Arrivée d'un Lancret
Cette travaux ont donné l'occasion de revoir la scénographie des salles elles-mêmes. Georges Bemberg a voulu pour sa collection davantage d'espace, de recul. Le nombre de vitrines d'objet a été diminué pour que la peinture puisse mieux s'apprécier. Un nouveau tissu a été tendu sur les murs pour accompagner les tableaux du XVIIIe siècle. «La réouverture nous permet également de montrer de nouvelles acquisitions. La plus importante est cette Fête galante représentant une dame dansant avec Pulcinella de Nicolas Lancret (1690-1743), adjugée en janvier chez Christie's à New York.». Ce bel exemple de la préciosité Louis XV, acquis pour 230 000 euros, voisine avec une œuvre contemporaine, un caprice architectural de Panini (1691-1755).

Fièvre d'acquisitions
A 91 ans, Georges Bemberg continue de mener une active politique d'enrichissement de ses collections. Sans cesse en déplacement entre Paris, New York et Buenos Aires, il vient d'acheter deux gouaches de Moreau l'Aîné (1740-1806) et un Portrait de la princesse de Montleau par Madame Labille-Guillard (1749-1803), qui fut une grande concurrente d'Elisabeth Vigée-Lebrun. Ces œuvres seront bientôt présentées. Immanquablement, elles en pousseront d'autres vers des réserves déjà très riches…


 Pierre de Sélène
01.04.2004