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Artbrussels mise sur l'international

C'est certainement l'une des foires les plus cosmopolites : à artbrussels, qui a ouvert le 1er avril, 70% des galeries sont étrangères.


Martin Schnur, Sans titre
Courtesy Galerie Gandy -
République tchèque
BRUXELLES. Les 145 galeries sélectionnées pour cette 22e édition d'artbrussels ne sont que pour un quart belges. A côté des 40 exposants locaux, on compte notamment 29 galeries françaises, 21 allemandes, 13 italiennes, 9 autrichiennes. Seule faiblesse, qui altère singulièrement la largeur de ce spectre : la quasi-absence des participants anglo-saxons, qui ne sont que sept. Sur le Vieux Continent, en revanche, Art Brussels attire de beaux noms : les viennois Ernst Hilger et Krinzinger, les belges Guy Pieters ou Tache-Levy, les français Templon, G. P. & N. Vallois, Lelong, Nathalie Obadia et Sollertis, les italiens Minini et Scognamiglio, le suisse Guy Bärtschi, etc. Cette limitation européenne ne semble pas jouer sur le succès de la foire : le nombre de visiteurs a été multiplié par trois en six ans, passant de 10 000 en 1997 à 31 000 en 2003. «A terme, d'ici deux ou trois ans, nous voulons évidemment attirer les galeries anglo-saxonnes en plus grand nombre, explique Karen Enders, directrice de la foire. Mais nous voulons d'abord être excellents au niveau européen.»


Avelino Sala, Hombre con ruedas
Courtesy Galerie Rodolphe Janssen -
Belgique
Place aux collectionneurs
La section des «one man show» est le «28 x 25». Une appellation facile à décrypter puisqu'il s'agit de 25 stands de 28 m2 chacun. Chez Lelong, dont c'est la première participation, on a choisi le photographe Anders Krisar, récemment exposé à l'espace new-yorkais. Les galeristes jouent le jeu présentant de jeunes artistes, dont certains sont déjà reconnus comme Janaina Tschäppe (chez Catherine Bastide) ou Stéphane Calais (chez Damasquine). Matali Crasset, plutôt identifiée comme designer, y est présente avec des créations en verre chez le tchèque Gandy. C'est un comité de collectionneurs, et non de critiques d'art, qui décernera le prix du one-man-show, financé par les cafés Illy, d'un montant de 10 000 euros. Ce jury fort original semble ici tout naturel, la Belgique étant l'un des pays européens au plus fort pourcentage de collectionneurs. «C'est un fait historique qui doit beaucoup au port d'Anvers, par où arrivaient les commerçants, explique Karen Enders. La tradition s'est ensuite transmise aux entrepreneurs de l'industrie textile, surtout dans la partie néerlandophone du pays.» Un état de fait qui n'empêche pas les organisateurs de vouloir encore développer cette population : comme dans les discothèques, il y aura ainsi un jour gratuit pour les dames, le vendredi 2 avril.

Clientèle active
Dans l'espace principal, on trouve également de nombreux «néophytes». «Nous avions l'intention de diversifier la palette des foires auxquelles nous participons, explique-t-on chez le parisien JGM. Nous avons été attirés par les bons échos venus d'artbrussels, par cette image de foire qui monte tout en demeurant à taille humaine et qui draine une clientèle active. La taille du stand - 50 m2 - nous permet par ailleurs de présenter des pièces d'un bon format - sans être monumentales - de Niki de Saint Phalle ou des Lalanne. Nous tirerons bien sûr un bilan avant une éventuelle seconde participation tout en sachant que certaines transactions mettent plusieurs mois à se dénouer.»


 Charles Flours
02.04.2004