Embargo sur l'art tchèque

PRAGUE, 26 oct (AFP) - Le ministre tchèque de la Culture Pavel Dostal a interdit tout transfert à l'étranger d'oeuvres d'art appartenant à l'Etat tchèque pour éviter leur éventuelle saisie, à la suite d'une décision d'un tribunal arbitral de Stockholm, rapporte vendredi le journal Dnes. Le tribunal suédois a ordonné à l'Etat tchèque de rembourser les dépenses d'une procédure liée au différend entre les autorités pragoises et le groupe CME de Ronald Lauder concernant son investissement en 1993 dans la télévision privée tchèque Nova. Le ministère tchèque des Finances est prêt à s'adresser à la justice suédoise pour faire appel de cette décision et refuse, jusqu'à l'aboutissement de sa démarche, de payer la somme d'environ un million de dollars.

L'interdiction par Prague de transferts d'oeuvres d'art pourrait menacer la tenue de plusieurs manifestations culturelles importantes, telles que la "Saison tchèque en France" prévue entre mai et décembre 2002, estime le quotidien. Le musée d'Orsay à Paris doit abriter à cette occasion une collection du peintre et graphiste Frantisek Kupka (1871-1957), ainsi qu'une exposition "Prague magique", axée sur l'art du début du siècle. Une autre exposition consacrée à la peinture tchèque des quatre dernières décennies est préparée pour le Centre Georges Pompidou par la Galerie Nationale de Prague, qui doit également prêter au Musée Picasso sa fameuse collection des chefs-d'oeuvre du cubisme (Picasso, Braque...). Le tribunal arbitral de Stockholm devrait prochainement décider du montant total du dédommagement qui devrait être versé au groupe CME par l'Etat tchèque, accusé de protection insuffisante de l'investissement américain. En République tchèque, le chef de TV Nova, Vladimir Zelezny, a été inculpé récemment de fraude pour ne pas avoir remboursé à CME quelque 23 millions de dollars, et risque entre 2 et 8 ans de prison ferme.
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