Dernière entrée pour BrooklynLe Musée de Brooklyn, le plus important de New York après le Metropolitan, vient d'inaugurer un nouveau pavillon d'entrée, qui entend contribuer à sa démocratisation.
| Maquette de la nouvelle entrée
© Polshek Parnership |
NEW YORK. Lorsque sa construction fut décidée en 1893, le musée de Brooklyn devait être le plus grand musée du monde. Les architectes choisis pour l'opération, McKim, Mead et White, étaient ceux qui avaient signé la Pennsylvania Station. Bien qu'il soit de dimensions imposantes, le bâtiment que l'on découvre aujourd'hui, en cet inévitable style Beaux-Arts qui a fleuri sur tous les continents, n'est qu'un fragment de ce qu'il aurait dû être. En effet, en 1898, la municipalité de Brooklyn se fond dans celle de New York. L'ambitieux projet est aussitôt redimensionné. Le XXe siècle se lit comme une lente descente aux enfers du musée, qui n'accueille plus au milieu des années 1990 que 200 000 visiteurs, malgré l'excellence de ses collections, dont celle d'art égyptien est l'une des plus fournies au monde.
Le culte de l'entrée
Le nouveau directeur depuis 1997, Arnold Lehman, entend rendre son musée plus populaire, au grand dam de son prédécesseur, Robert Buck, avec lequel il a eu plusieurs échanges peu amènes. Le nouveau pavillon en est le symbole. Il a été réalisé par James Stewart Polshek, dont l'équipe a travaillé sur d'autres institutions new-yorkaises, réalisant par exemple le planétarium Rose de l'American Museum of Natural History. Polshek a été un élève de Pei, qui a dû lui insuffler le «culte de l'entrée», matérialisé par la célèbre pyramide du Louvre. La forme est ici différente mais pas le matériau, le verre, qui permet de laisser lisible la façade antérieure. Le grand atrium ainsi créé et le parvis défini au devant se veulent des lieux de déambulation. Ce sont les habitants de Brooklyn, plus que les esthètes de tous pays, qui sont conviés. Le changement de dénomination qui accompagne cette opération architecturale d'un coût de 63 millions de dollars, est d'ailleurs symbolique. Le Brooklyn Museum of Art devient simplement le Brooklyn Museum. La première exposition, «Open House», enfonce le clou : elle réunit 200 artistes. Tous de Brooklyn.
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