Un feuillet de l'herbier de Jean-Jacques Rousseau, 1773-1774
Estimation de l'herbier : 2 millions FF
| | L'herbier du promeneur solitaireLes plus beaux témoignages de la passion de Jean-Jacques Rousseau pour la botanique mis en vente par l'étude Tajan.
Depuis les années 1760, Jean-Jacques Rousseau goûtait aux joies de l’observation botanique et de l’herborisation, mélange de curiosité philosophique pour la raison et la fin de la structure des plantes et d’amour pour les pérégrinations dans la nature. D’autant qu’à l’époque de ses premiers pas dans cette science, « le plaisir d’aller chercher de nouvelles plantes » apportait une douceur à son exil dans la région de Neuchâtel. Rousseau aimait à initier ses amis à cette passion. En sont témoins, les lettres envoyées Madeleine-Catherine Delessert, ces « petites conférences de botanique » dont font partie les huit Lettres sur la botanique publiées en 1781. Le défi étant d’enseigner à Marguerite-Madeleine, la fille de son amie, les rudiments de cette discipline.
Autre stratagème du pédagogue de l’Emile pour intéresser la fillette : concevoir un support matériel à son enseignement. C’est ainsi qu’en 1774, il remet à l’époux de Madeleine-Catherine un « petit échantillon d’herbier commencé depuis longtemps, maintenant achevé à la hâte ». Soit 167 feuillets doubles où fleurs, plantes médicinales et aromatiques cueillis dans les environs de Paris et Grenoble sont fixés par des brides dorées, face à des annotations à l’encre rouge : le nom de la plante selon la classification de Linné, le nom de la famille et un commentaire. L’ensemble étant divisé en deux parties et rangé dans une boîte en acajou du 19e siècle fermant à clef.
Après être demeuré dans la famille Delessert pendant plus de deux siècles, cet exceptionnel ensemble, la correspondance adressée à Madame Delessert entre 1766 et 1775, le manuscrit des Lettres sur la botanique et l’herbier de Marguerite-Madeleine, est aujourd’hui mis en vente par l’étude Tajan. Chacune de ces 55 lettres, estimée entre 5000 et 60000 FF, constitue un témoignage du génie littéraire et de la diversité des sujets abordés par l'écrivain des Lumières. Quant à l’herbier, sa fraîcheur, sa rareté – l’un des dix créés par Rousseau et aujourd'hui répertoriés – et son incontestable authenticité le font estimer à 2 millions de francs.
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