Les habits neufs du Frac LorraineLe Fonds régional d'art contemporain vient d'emménager dans l'une des plus vieilles bâtisses de Metz, entièrement rénovée pour l'occasion.
| Le bâtiment: la cour, © FRAC Lorraine |
METZ. Le Frac de Lorraine, qui a longtemps été un parent pauvre - de 1984, année de sa fondation, à 1993, il n'a pas eu de directeur et s'est limité à une ligne budgétaire gérée par la région - est devenu l'un des mieux lotis de France. Il est, depuis samedi 15 mai, logé à deux pas de la cathédrale. «L'hôtel Saint-Livier est tenu pour le plus vieil édifice de la ville, explique Béatrice Josse, la directrice du Frac. Il remonte au XIIe siècle et a appartenu à de grandes familles messines jusqu'au XIXe siècle. Probablement en raison des frais d'entretien très élevés, il a été légué à une communauté de sœurs qui y ont installé une école de jeunes filles puis il est devenu conservatoire de musique. Il nous a été cédé en 1996.»
| Céleste Boursier-Mougenot, Sans titre, série IV,
N°1, 2 &3, 2000, collection Frac Lorraine,
photo : Studio Rémi Villaggi, Église des Trinitaires,
Metz, 2001. |
En attendant le Centre Pompidou
La restauration a coûté trois millions d'euros et l'hôtel Saint-Livier a été baptisé d'un nouveau nom 49Nord 6Est, évidemment suggéré par ses coordonnées géographiques. La superrficie totale est de 1200 m2, auxquels s'ajoutent 100 m2 de cour intérieure et 300 m2 de jardin, où devrait à terme être installé un café. L'exposition inaugurale, intitulée «White Spirit», a consisté «à cacher le lieu pour mieux le faire voir,poursuit Béatrice Josse. Cela rend les gens curieux.» Après un long tunnel en carton blanc, on entre dans les salles où des performances se succèdent sur le thème du blanc et du noir : deux peintres peignent sans interruption, deux danseurs s'embrassent continûment. Cette intervention s'est poursuivie dans les rues de la ville où toutes les statues ont été recouvertes de drap blanc. L'intérêt des Messins pour leur patrimoine monumental peut expliquer en partie la forte affluence : deux mille personnes sur ce seul week-end d'ouverture. La fréquentation devrait demeurer satisfaisante : avec l'arrivée, dans quelques années, du premier Centre Pompidou de province, Metz est appelée à devenir un foyer actif d'art contemporain.
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