Le judo s'affiche sur le périphérique

« Précis et lisse, l’Institut National de Judo est un objet contextuel posé près du périphérique, entre Paris et sa banlieue sud, dans cet entre-deux où s’expriment les ruptures et les contorsions de la ville, signes de vie » expliquent les architectes associés d’Architecture Studio. Les mêmes qui, avec Jean Nouvel, ont conçu voici plus de dix ans l’Institut du Monde Arabe voisin de la faculté parisienne de Jussieu. Depuis, nombre de réalisations se sont succédé, la plus symbolique étant le Parlement Européen de Strasbourg.

D’un Institut à l’autre, mais pas de la même nature, ni de la même facture, juste la même signature, mûrie, aboutie. L’Institut National de Judo, situé Porte de Châtillon déploie sa vaste coupole de cuivre verdie à proximité du flux incessant du périphérique parisien. Le projet exprime une géométrie douce - arc tendu, portion de sphère entaillée. Le découpage d’une forme simple - le cercle - par les limites irrégulières du terrain produit des facettes diverses, selon les points de vue. L’image qui en résulte rappelle un casque de samouraï tout droit sorti des films de Kurosawa comme Kagemusha ou Ran. Belle métaphore pour un centre sportif dédié aux arts martiaux…

Cette armure forme une protection à la fois visuelle et acoustique contre les nuisances sonores de la voie rapide en contrebas. La coupole géante se déploie sur des arcs en poutres de bois lamellé collé. En-dessous se situe le Dojo, stade de judo qui peut accueillir 3000 spectateurs et des salles d’entraînement. Un bâtiment linéaire marque la limite nord et reçoit le siège de la fédération de judo ainsi que d’autres fédérations, des bureaux et un hôtel Formule 1. Entre les deux entités de ce projet se glisse une rue semi-couverte où se confrontent mur de béton brut et transparence vers le Dojo.


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