| | La culture sur le web : peut mieux faire…Une étude du cabinet Andersen montre que la présence des entreprises culturelles sur le web français est encore fragile.
La culture française file-t-elle le parfait amour avec le web ? D'après les résultats de l'étude Andersen, présentés hier, rien n'est moins sûr. L'analyse, qui a porté sur un échantillon de 416 institutions publiques et entreprises privées, confirme que le web est définitivement entré dans les mœurs : en 2001, 86% des institutions étudiées ont un site internet, qui est généralement (dans 3/4 des cas) un site propre. Pourtant, on assiste à une légère décrue. L'année précédente, ce ratio s'élevait à 89% et la part des sites propres (en opposition aux sites hébergés chez des tiers) était également plus importante. Si le secteur des archives et de l'architecture est le moins équipé (52% des institutions ont un site), les pouvoirs publics ont fait un effort significatif (équipement de 88%). Suivent le cinéma (75%), la musique (70%), les arts plastiques et le marché de l'art (66%), la lecture (65%), les musées (59%), le théâtre et la danse (56%).
Cette présence capillaire reflète-t-elle un contenu de qualité ? Non : dans près de la moitié des cas (46%), le site n'est qu'une copie d'un original papier. Il n'a pas de vie propre. Une méfiance persistante envers le média est généralement à l'origine de ce bridage. Un certain nombre de sites étudiés- 6% - sont même devenus des coquilles vides d’une année sur l’autre : leur contenu est resté bloqué à 1999 ou 2000 alors qu’ils sont par nature un outil idéal d’actualisation ! La création d’un site est trop souvent perçue comme une fin en soi alors qu’elle ne marque que le premier pas. Il faut ensuite l’alimenter ! Surtout si, comme l’envisage le rapport, la recherche de financements, de mécènes devait s’avérer à l’avenir l’une des principales potentialités de l’outil.
Qu'en est-il de l'équilibre financier ? On touche là un point crucial, même si la rentabilité du site n'est pas une priorité pour tous les intervenants. Lorsqu'elle s'impose (c'est-à-dire à la majorité des sites privés), aucun moyen ne se dégage clairement pour l'atteindre. Les ressources publicitaires, sur lesquelles comptaient beaucoup les pionniers, s'avèrent limitées. Elles sont particulièrement bien exploitées par les sites de cinéma, qui y recourent dans près de 50% des cas (moins de 10% pour les musées). Près de 60% des sites de livres-lecture font du commerce offline (le parent pauvre étant encore architecture-patrimoine avec moins de 40%). Le commerce online, qui doit encore vaincre l’inquiétude tenace des usagers quant à la sécurité des transactions, fonctionne raisonnablement bien pour le cinéma, le livre, la musique, les musées (plus de 30% des sites le proposent), les arts plastiques étant, une fois n’est pas coutume, à l'avant-garde (près de 40% des sites). Tous les indicateurs – et les faillites à répétition - militent pour une extension de l’internet payant. Mais la difficulté consiste à faire acheter un produit qui, pour beaucoup de consommateurs, est synonyme de gratuité. Les sites de théâtre montrent l’exemple : ils sont près de 40% à avoir institué des formules d’abonnement.
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