Toulouse-Lautrec, photomontage de l'auteur
Jane Avril, lithographie, 1893
| | Toulouse-Lautrec au miroir des femmesLes œuvres rassemblées à la fondation Mazzotta, à Milan, rappellent la source d'inspiration fondamentale de l'artiste.
Peu d'artistes ont autant que Toulouse-Lautrec exploré et représenté l'univers féminin. Peu d'artistes ont autant fait de la femme leur modèle idéal. un monde féminin qui s'étend sur toute l'échelle sociale, de l'aristocratie au demi-monde, en passant par la bourgeoisie. L'exposition à la fondation Mazzotta propose en 110 œuvres - tableaux, lithographies, dessins et affiches - de parcourir cet univers féminin en chapitres qui explicitent la brève existence de l'artiste (mort à 37 ans en 1901) parallèlement à son art. A côté de portraits comme celui de la comtesse Adèle et des amis de famille comme Madame Pascal, on trouve les femmes du peuple comme Carmen La Rossa et les intellectuelles comme Misia Natanson. Mais, étant donné que les vraies protagonistes de la vie artistique du peintre furent les danseuses, les chanteuses, les actrices et les stars du Moulin-Rouge o des cabarets de Montmartre, de la même façon, elles deviennent le nœud de l'exposition : ces femmes sensuelles et voluptueuses dont Toulouse-Lautrec – personage mal de sa personne, dans un corps d'à peine 1m50, difforme en raison d'une rupture des fémurs – tomba éperdument amoureux.
Ce sont des danseurses comme l’américaine des Folies-Bergère, Loie Fuller, la Goulue et Jane Avril. Ce sont des chanteuses comme Yvette Guilbert, May Belfort et Marcelle Lender. Ce sont ces femmes qui reconstituent la vie parisienne si animée de la Belle Epoque, du Moulin-Rouge (ouvert en 1889) aux cabarets tels le Mirliton ou le Chat Noir. L’exposition les propose toutes sous forme de lithographies que Toulouse-Lautrec réalisa justement pour les salles où elles se donnaient en spectacle. Ces portraits rendirent célèbre l'artiste et furent en même temps les ancêtres de l'affiche publicitaire.
| Valeria Balocco 29.10.2001 |
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