| Jack, le petit sans famille,
R. Salardennes, revues reliées,
© Centre culturel Tjibaou, Nouméa. |
Cap sur les mers du sudSous le titre évocateur de Kannibals et vahinés, le musée des arts d'Afrique et d'Océanie fait revivre l'imaginaire des mers exotiques.
Dans une formule adaptée au public européen, l’exposition se penche sur l’imagerie populaire née des récits illustrés des grands navigateurs de la fin du 18e et du début du 19e siècle. Une imagerie à deux visages où se côtoient le cliché du mangeur d’homme - le Kannibal - et celui de la vahiné, symbole de sensualité et d’exotisme. Cet attrait et cette peur de l’autre donnent naissance à de multiples livres et de nombreux mystères, comme celui de l’île de Pâques. Mais également à deux courants de pensée : celui qui considère que ces sauvages sont à évangéliser et à occidentaliser et celui qui, au contraire, considère cette civilisation comme le paradis terrestre retrouvé.
Sur des cimaises, dans des vitrines ou abrités par des fare (habitations traditionnelles tahitiennes en toile), les objets ont pris leurs quartiers dans la salle des fêtes du musée. On y flâne comme dans les allées du marché aux puces de Nouméa, au milieu d’un véritable bric-à-brac de gravures, de figurines, de moulages, de coquillages, de fleurs... L’exposition fait la part belle à tous les supports qui ont véhiculé, depuis, cette imagerie populaire. La littérature, la musique, le cinéma, mais aussi la publicité, trouvent ainsi tout naturellement leur place. Cinquante années de campagnes commerciales des barres chocolatées Bounty (partenaire officiel de l’événement) suffiront à convaincre le visiteur de la persévérance de cette imagerie populaire exotique. Un véritable voyage dans les mers du sud dont l’objectif est, selon l’aveu du commissaire Roger Boulay, de « tordre le cou » aux stéréotypes.
| Magali Desautez 24.10.2001 |
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