Vente Kélékian, deuxième acte

Il y avait foule à Drouot ce week-end salle 4 autour des pièces de la collection Kélékian, un antiquaire-collectionneur de la fin du 19e siècle. Pour cette deuxième vacation, les amateurs retrouveront aujourd’hui un ensemble de 150 tissus coptes, un secteur de collection à la hausse. Une partie de tunique du 7-8e siècle à décor végétal sur fond rouge estimée 60 000 francs pourrait dépasser 200 000 francs, comme ce fut le cas pour des étoffes de cette qualité dispersées lors du premier acte, le 18 juin dernier. Mais les collectionneurs sont surtout admiratifs devant un chef-d’œuvre de l’art islamique au n°162 du catalogue : un plat iznik du milieu du 16e siècle, évalué 1 à 2 millions de francs, pourrait bien faire le double au marteau de Me Claude Boisgirard. Pour l’expert, Annie Kévorkian, « son décor floral somptueux bleu-blanc relève d’un goût personnel de l’artiste et non pas d’un travail stéréotypé. Le revers est superbe. L’époque est rarissime et le plat, d’un excellent pedigree et d’une dimension importante, a fait l’objet de publications».

La collection éclectique présente des pièces d’Extrême-Orient et de l’archéologie romaine et égyptienne. Signalons d’intéressantes terres cuites d’Iran datant du 1er millénaire avant notre ère dont un zébu Amlash à bosse conique attendu entre 120 000 et 150 000 francs. Les objets de Haute Epoque sont tout aussi séduisants. Notamment plusieurs vierges aimables considérées, selon l’expert Laurence Fligny, comme « pièces de musée ». Une jolie vierge allaitante, sujet peu courant en pierre sculptée vers 1300, a gardé des traces de polychromie et une grande et gracieuse Madonne à l’enfant en noyer du début du 14e siècle sont estimées 100 000 et 300 000 francs. Les amateurs sont d’autant plus enthousiastes que la vente d’une belle qualité se déroule en l’absence de prix de réserve. Nombre d’entre eux ont d’ailleurs laissé des ordres d’achat.